Poursuivant le programme relatif à l'éradication de l'habitat précaire, les autorités locales de Tiaret ont entamé, jeudi dernier, l'opération portant relogement de 282 familles. En effet, dès les premières heures de la matinée, la cité bidonville de Zaâroura, premier point inscrit à l'affiche de cette action d'envergure, vivait au rythme d'une fête quand arrivaient sur le site les engins devant raser les bicoques et la flotte devant servir au déménagement des heureux bénéficiaires de nouvelles habitations. Devant l'assistance composée des autorités locales, notamment les responsables directement concernés, à savoir le chef de daïra, le maire et le directeur de l'Opgi, deux opérations parallèles furent aussitôt entamées. L'une concernant l'acquittement de la caution des nouveaux appartements et l'autre le déménagement des familles suivi de la démolition des vieilles bâtisses. Cependant, comme lors de toute action d'une telle ampleur, on trouve des heureux et des mécontents. Autrement dit, sur les lieux étaient nombreux ceux qui venaient se plaindre du fait que leurs noms ne figuraient pas sur la liste des bénéficiaires. Sur ce, le chef de daïra se défend. “Je suis prêt à vous remettre les listes relevées à Zaâroura à partir des différentes enquêtes menées depuis l'année 2001 et qui nous ont permis de cibler les résidants effectifs de ce bidonville”, nous dira-t-il en nous précisant que certains ont usé de la ruse pour se dire aujourd'hui lésés. Il citera l'exemple de ce vieillard qui partageait une habitation précaire avec ses enfants, dont deux sont mariés, et qui croyait aujourd'hui bénéficier de trois logements. “Comment comprendre que ce dernier vivait bien dans le passé, avec toute l'insalubrité qui émaillait son quotidien, et qui prétend être victime maintenant qu'il a bénéficié d'un appartement F3 neuf et doté de toutes les commodités de vie ?”, s'interrogeait le chef de daïra. Une explication cautionnée par M. Abkari, directeur général de l'Opgi, qui nous précisera que l'équipe chargée de superviser cette tâche n'avait terminé son travail que très tard la veille. Ce dernier ne trouve, d'ailleurs, aucune explication à ce genre de protestation dans la mesure où la loi prévoit des voies de recours. Toutefois, cette opération, qui suit toujours son cours, touchera 193 familles au niveau de la cité bidonville de Zaâroura, 11 au niveau de haouch Belezreg et 78 autres qui sont jusque-là abritées dans le centre de transit de Karma. Selon le directeur de l'Opgi, le programme de l'éradication de l'habitat précaire est sérieusement étudié à travers l'ensemble de la wilaya de Tiaret où toutes les dispositions sont prises quant à la satisfaction de toute la population vivant dans la précarité. R. SALEM