Cinq sociétés, Zergoun Group, SPS, Miltech, Ozgun et Nerta Solar Algérie, ont signé, hier dans les locaux de MDI-Algiers Business School, un protocole d'accord concrétisant une démarche commune visant à mettre en avant l'industrie et l'ingénierie dont dispose l'Algérie dans le secteur des énergies renouvelables et à répondre aux orientations affichées par les pouvoirs publics en termes de transition et de sécurité énergétique. Ces cinq opérateurs représentent l'ensemble de la chaîne de valeurs d'un projet photovoltaïque. De l'engineering à la fourniture du matériel nécessaire (panneaux photovoltaïques, structures porteuses...), en passant par le génie civil, ces cinq opérateurs, aux métiers complémentaires, disposent de l'ensemble de l'expertise nécessaire à la construction d'une centrale solaire. Cette dynamique créée par les cinq entreprises a pour objectif, notamment, de montrer que "les industriels sont présents et qu'ils peuvent répondre à n'importe quelle demande locale " a précisé Mehdi Bendimerad, DG de la société SPS, qui fabrique, entre autres, des charpentes métalliques et des structures porteuses pour panneaux photovoltaïques. C'est la preuve aussi de l'existence d'une véritable filière industrielle des énergies renouvelables (EnR) et particulièrement du solaire photovoltaïque. "Ce sont des usines de génération 4.0, avec un niveau d'automatisation et de digitalisation très élevé", a indiqué Mouloud Bakli, expert en énergies renouvelables, en citant le group Zergoun avec une capacité de 200 mégawatts (MW) et l'entreprise Miltech avec une capacité de 100 MW qui peut être portée à 200 MW en très peu de temps. "Nous sommes en train de développer cet écosystème industriel qui est déjà tourné à l'export", a indiqué M. Bakli annonçant la reprise des activités du club Energia, "un think tank porteur d'études et de solution dans le domaine des énergies renouvelables, ouvert aux opérateurs économiques". L'expert fait remarquer que la courbe d'adoption des technologies décarbonées avance très vite. "Le problème que je vois pour l'Algérie, c'est que bientôt nous n'aurons plus de client pour les énergies fossiles. Le monde est en train de changer très vite, vers une économie décarbonée", a averti M. Bakli. Selon le Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (Cerefe), les hydrocarbures restent de très loin la principale composante des ressources énergétiques primaires de l'Algérie, alors que celles renouvelables (hydraulique, solaire, biomasse...) constituent à peine 0,1%. M. Bakli estime que l'Algérie est obligée de s'orienter vers les énergies renouvelables. Pour réussir, la maîtrise de la structuration financière des projets est indispensable. "C'est un prérequis", souligne l'expert, pour qui "sans financement, il n'y aura pas de renouvelables". Un avis partagé par Salah Abdessamad qui constate, avec regret, l'absence, en Algérie, de financement adapté aux énergies renouvelables. Cette question sera débattue lors d'une rencontre qu'organisera, le 25 février prochain, le club Energia. M. Bakli a relevé le retard important accusé par l'Algérie dans le développement des énergies renouvelables.