Résumé : Nedjmeddine pourra assister au mariage de sa sœur. Le jour de la fête, Anissa s'occupe d'elle et met en pratique tout ce qu'elle sait faire. Elle la coiffe et la maquille. Warda ressemble à une princesse. Toute la famille est admirative. Anissa s'impatiente, Nedjmeddine tarde. Elle a un nœud à l'estomac. -Dès que Nedjmeddine arrivera, je passerais à table avec lui, répond-elle à sa belle-mère alors que son beau-père revient dans la cour pour la prendre à part. Elle est trop tendue pour avaler quoi que ce soit. -Je vais au village, et te promets de ne pas tarder. -Mais qui accueillera les inviter ? Pourquoi partir maintenant ? Le cortège viendra en fin d'après midi. Anissa tend l'oreille pour écouter sa réponse, mais des youyous fusent derrière elle lorsque Warda sort de la chambre, accompagnée de ses cousines. Elle a à peine le temps de se retourner que son beau-père est déjà parti. -Qu'Allah te donne la santé. Ma fille était belle mais là... Je ne trouve pas de mots, elle est sublime, magnifique. -Je n'y suis pour rien, elle a une beauté angélique. Quand je la vois, je me rappelle Nedjmeddine. J'ai hâte qu'il vienne. -Moi aussi, ma fille. Mais le temps passe, les invités ont fini de déjeuner. La fête se poursuit dans une belle ambiance. Brahem n'est pas encore revenu. Un petit cortège arrive en son absence. Le marié et sa famille doivent attendre, car Warda était en train de se changer, elle porte une robe en soie blanche et un foulard rouge auquel des petits miroirs sont accrochés. Fathma voudrait qu'ils attendent encore un peu, tenant à la présence de Brahem, mais ils s'impatientent. Ils prétextent que le dîner des mariés doit être donné avant le couvre-feu. Elle finit par accepter, elle fond en larmes à l'instant où le marié vient chercher Warda. Les femmes lancent des youyous et les suivent. Anissa tente de la réconforter, lui rappelant qu'elle se mariait avec un cousin. -Elle reste dans la famille, lui dit-elle. Tu pourras lui rendre visite n'importe quand. Elle n'habitera pas loin. -Elle a quitté la maison sans la présence de son père, sans Nedjmeddine... -Espérons qu'ils arrivent. Pars avec Warda, moi, je reste les attendre. -Non, moi aussi je reste. Ma sœur, mes belles- sœurs garderont un œil sur elle. Je sais que je peux compter sur elles. Quand elle regarde l'heure, elle est surprise. Tout comme sa belle-mère, elle ne comprend pas pourquoi son beau-père n'est toujours pas rentré. -Tu crois qu'il s'est rendu directement à la fête ? -Si ce n'est que cela ! C'est bientôt l'heure du couvre-feu et aucune nouvelle de lui ou de Nedjmeddine. Nous espérions que Nedjmeddine soit présent, mais finalement, c'est tous les deux qui ont été absents au moment le plus important de la vie d'une mariée. C'est bien l'heure du couvre-feu. La nuit commence à tomber. À chaque bruit de moteur, elles espèrent que ce soit eux. Les bébés se sont mis à pleurer, une parente vient prévenir Anissa. -La nuit, ils sont comme ça, ils réclament plus d'attention. Le cœur serré, des larmes aux yeux, Anissa va s'occuper de Zoubida qui réclamait plus d'attention que son frère. Quelqu'un lui apporte des biberons et lui propose de l'aider, mais elle refuse. Elle ne cesse de penser à son beau-père et à ce qui pourrait l'avoir empêché de revenir. Quelque chose se passe, rien de bon. Il fait nuit lorsque Brahem rentre à la maison, avec deux cousins. À sa vue, Anissa devine qu'il s'est passé quelque chose de grave. Fathma après l'avoir accablé de reproches, remarque leurs regards fuyants. -Tu as dit partir appeler au commissariat. Est-ce que tu as pu parler à Nedjmeddine ? Ou t'ont-ils dit qu'il a pris la route ? -Il est venu... Il a démarré à midi. -Pourquoi tarde-t-il alors ? Il est impossible qu'il soit encore sur la route à cette heure-ci. Un silence pesant, chargé d'angoisses tombe dans la maison. Anissa ne sent plus son cœur battre. Il est arrivé malheur à son mari. Elle le sent.
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