En dépit d'un important cordon de sécurité visible dès les premières heures de la matinée d'hier, les Sétifiens ont renoué dans l'après-midi avec la manifestation citoyenne pacifique. Ils se sont rassemblés devant le siège de la wilaya et tout au long de l'artère principale où un important dispositif sécuritaire avait été déployé pour empêcher le rassemblement. Drapés dans l'emblème national, les marcheurs ont ensuite arpenté l'avenue du 8-Mai-1945 où ils ont marqué une halte devant la stèle du premier martyr du 8 Mai 1945, en scandant : "Ya chahid ertah ertah sa nouassil el kifah" (repose en paix ô martyr, nous continuerons le combat). Puis, ils ont continué leur marche en empruntant le même itinéraire baptisé Itinéraire du Hirak, en passant par Aïn Fouara, le Palais de justice et la Direction de la Sûreté nationale. Tout au long de la marche, les manifestants ont scandé des slogans tels que "Dawla madaniya, machi âaskaria" (pour un Etat civil et non militaire), "Chaâb yourid el istiqlal" (le peuple veut son indépendance), "Sa nassir, sa nassir, hatta yahdouth ettagyir, houria, houria houria" (nous continuerons la marche jusqu'à ce qu'il y ait un changement... liberté, liberté, liberté), "Pour une presse libre et une justice indépendante". À Jijel,les marches du Hirak ont repris. Même si le groupe de marcheurs reste relativement réduit par rapport aux marches de 2019 et 2020, il n'en demeure pas moins que de nombreux citoyens ont battu le pavé. Leur mot d'ordre reste l'incessant appel à des réformes politiques profondes. La marche a débuté non loin de Bab Assour pour emprunter son circuit habituel. Avec ce retour à la rue, les citoyens, du moins ceux qui s'en tiennent à prendre part à ces marches, espèrent retrouver la liberté de manifester. La marche du Hirak a pu se dérouler, hier, à Annaba, après que les éléments des forces de sécurité ont tenté de l'empêcher en procédant à l'interpellation d'une trentaine de personnes des deux sexes. Les policiers en grand nombre autour du cours de la Révolution ont interpellé les marcheurs au moment où ils s'apprêtaient à se rassembler devant le Théâtre régional Azzedine-Medjoubi. L'immense foule, venue de tous les quartiers de la ville, a pu forcer les barrages et rejoindre la procession qui avait pu se former à hauteur de la gare SNTF. Les milliers de manifestants ont ainsi sillonné les rues menant vers le siège de la wilaya en brandissant des banderoles aux couleurs du Hirak et revendiquant l'instauration d'un Etat civil débarrassé des membres de la "îssaba".