Si le syndicat du port sonne l'alerte sur le danger qui plane sur l'Entreprise du port de Béjaïa, la direction de celle-ci, elle, dénonce "une campagne de dénigrement" et rassure sur la bonne santé de l'entreprise portuaire. Une polémique enfle sur les réseaux sociaux sur la situation du port de Béjaïa. Suite à une lettre ouverte adressée par la section syndicale UGTA aux autorités politiques, judiciaires et sécuritaires et postée sur sa page facebook, la direction générale de l'Entreprise portuaire de Béjaïa n'a pas manqué de réagir à ce qu'elle considère comme une "campagne de dénigrement". En effet, la direction générale de l'EPB a tenu à démentir formellement, dans un communiqué rendu public hier, les allégations jugées "mal-fondées, voire mensongères", colportées à l'encontre de l'actuelle direction, qui "rejette dans le fond et dans la forme les informations et les accusations" circulant ces derniers jours au sujet de "la gouvernance de l'entreprise", notamment via les réseaux sociaux par des parties qualifiées d'"hostiles".Précision : la DG du port de Béjaïa n'a pas cité nommément le syndicat. L'Entreprise portuaire de Béjaïa a indiqué qu'en dépit de la crise sanitaire qui sévit depuis plus d'une année, tout a été "mis en œuvre pour assurer la rentabilité du port" en vue de "satisfaire ses clients et garantir la stabilité des emplois". Pour preuve, a-t-on ajouté, la part de marché du port de Béjaïa, en termes de trafic hors hydrocarbures qui a évolué positivement, est passé "de 21,8% en 2019 à 22,63% en 2020" et de "13% en 2019 à 16% en 2020" pour ce qui est du trafic de conteneurs. Le port de Béjaïa occupe ainsi la deuxième place en matière de traitement des conteneurs après celui d'Alger, a-t-on affirmé. On a indiqué en outre que le trafic des marchandises générales durant l'exercice 2020 a atteint "10 525 289 t, qui est en augmentation de 0,58% par rapport à l'exercice précédent". On affirme enfin que "le trafic de marchandises générales à l'export a réalisé un record en dépassant 1,066 million de tonnes, soit une hausse de 19%". S'agissant des investissements, ceux-ci ont abouti et ont eu un impact positif sur le port de Béjaïa, a-t-on encensé. Cela s'est traduit notamment par "la mise en service d'un nouveau poste à quai, qui a permis notamment d'améliorer la qualité de service aux navires porte-conteneurs à travers le projet du système de fenêtres d'accostage", s'est-on félicité dans le communiqué. Sa mise en exploitation effective depuis mai 2020 a donné en un laps de temps très court "des résultats probants". Plus encore, la mise en exploitation à partir du 1er mars 2020 de la zone logistique extra-portuaire d'Ighil Ouberouak constitue également une valeur ajoutée pour l'EPB, a-t-on assuré, non sans préciser qu'"en moyenne, une cinquantaine de conteneurs vides sont restitués quotidiennement, pour un total de 18 000 boîtes par an". Toujours dans le "souci de rétablir la vérité des faits", la direction générale du port de Béjaïa a tenu à certifier que "l'entreprise se porte bien sur le plan financier, que ses employés perçoivent leur salaire chaque mois – et qu'il leur a été également octroyé la prime du 13e mois. Il serait donc légitime de se demander à qui pourrait profiter toutes ces allégations ?". Mais dans la missive adressée aux autorités, le syndicat et le comité de participation de l'EPB, qui a eu à croiser le fer avec l'actuelle direction il y a quelques mois, apprécient autrement les "performances du port de Béjaïa". Les syndicalistes et les membres du CP affirment même que leur entreprise est en danger devant une gestion qualifiée de "catastrophique". D'où, ont-ils précisé, leur montée au créneau. Et aux détracteurs de la direction du port de citer les sept des treize grues portuaires et mobiles que compte l'EPB qui sont en panne depuis un moment déjà. C'est le cas aussi, a-t-on ajouté dans la missive, de quatre chariots élévateurs alors que "5 millions de dinars avaient servi à refaire l'entrée principale de la direction générale". Le syndicat et le comité de participation ont dénoncé aussi le mode de recrutement qui, selon eux, se fait dans l'opacité la plus totale. M. OUYOUGOUTE