La ville de Tiaret a vécu, hier, un vendredi printanier pour le moins particulier tant elle a été quasiment quadrillée par les services de sécurité. En effet, après l'information qui s'est amplifiée quant à la présence, à Tiaret, du secrétaire général du Mouvement démocratique et social (MDS), qui était accompagné de quelques militants de son parti, décidés à renforcer le 108e acte du mouvement citoyen pacifique, un important dispositif policier a été mobilisé dès les premières heures de la matinée. Les policiers ont occupé d'une façon ostentatoire toutes les places, carrefours et ruelles de la ville, craignant le retour en force du Hirak. Et ils n'ont pas fait dans le détail en arrêtant une cinquantaine de personnes dont le secrétaire général du MDS, Fethi Gheras, son épouse Messaouda Cheballah, et d'autres membres du bureau de ce parti, mais aussi des activistes comme Dalila Touat, Mokhtar Farès, Khadidja Belkhodja, Feghoul Bouguettaya, etc. À Mascara, la marche du Hirak a été empêchée, hier, par les services de sécurité qui ont procédé à plusieurs arrestations dans les rangs des activistes. Ces derniers ont investi dès les premières heures de la matinée les alentours de la place Emir-Abdelkader, lieu des rendez-vous des principales manifestations. Mais c'était compter sans les forces de l'ordre qui se sont déployées massivement pour empêcher tout rassemblement, en n'hésitant pas à embarquer plusieurs activistes. Ces derniers n'ont pas cessé de crier "Dawla madania, machi askaria" (Etat civil, non militaire) dans les fourgons cellulaires de la police.