«Dawla madania, machi 3askaria», «Djazaïr horra dimocratia», tels étaient les deux principaux slogans entonnés hier par les milliers de citoyens qui ont battu le pavé malgré la menace du coronavirus qui planait sur la marche. Hier, et contrairement aux vendredis précédents, l'enjeu était de savoir si les gens allaient braver la peur de cette désormais pandémie, qu'est le coronavirus ou le Covid-19 qui est devenue, au fil des jours, un véritable problème mondial qui touche également notre pays. Cela étant, outre cet enjeu, risque de banalisation des marches oblige, les marcheurs se devaient, surtout face au manque d'événements pouvant mobiliser les gens, de revoir certaines choses au sein du Hirak, notamment les slogans qui commençaient, au fil des semaines, à s'effriter et à se perdre alors que l'essence même du Hirak en dépend. Il s'agit des deux slogans phares du Hirak, ceux sur qui repose tout un projet de société et par là, la fameuse IIème République longtemps et toujours réclamée par le peuple qui sort chaque vendredi. Aussi, hier, aux côtés de certains slogans et autres chansons qui tournent en dérision cette fameuse pandémie, ainsi que certains autres slogans que ne partagent pas tous les marcheurs mais que l'on entend sporadiquement dans tel ou tel carré, comme ces slogans qui fustigent les policiers coupables, selon ces marcheurs, d'être à la solde du pouvoir, ou encore ceux qui remettent en cause la légitimité du président de la République ; aux côtés de tous ces slogans qui font toujours polémique et qui risquent, à la longue, de disloquer le Hirak, il y avait, fort heureusement, ces deux slogans qui ont toujours fait l'unanimité au sein du Hirak, et qui sont revenus en force. Ainsi, les milliers de marcheurs ont longuement scandé les «Djazaïr horra dimocratia» et «Dawla madania, machi 3askaria», mais également des slogans exigeant la libération de tous les détenus du Hirak, appelés communément par les marcheurs «les otages du pouvoir». Il y avait également, hier vendredi, à l'occasion de la marche hebdomadaire dans son acte 56, le nom de Lakhdar Bouregaâ qui était scandé mais également Karim Tabbou, omniprésent lors des marches du vendredi. D'autres posters de certains activistes toujours en prison comme Brahim Laâlami, ou encore le président du RAJ, Abdelwahab Fersaoui, et tant d'autres noms étaient brandis par les marcheurs. La marche s'est déroulée dans le calme. Aucun incident n'est à signaler. Y. Y.