L'abattement a gagné les Camerounais samedi soir après le match nul (1-1) des Lions indomptables face aux Pharaons d'Egypte, qui barre au Cameroun la route du Mondial 2006 de football, certains pleurant à chaudes larmes et se déchirant les vêtements. Les Camerounais ont dilapidé la victoire remportée en Côte d'Ivoire (3-2) le mois dernier en ne battant pas l'Egypte, hors course pour la qualification au Mondial, lors de la 10e et dernière journée des qualifications combinées pour le Mondial 2006 et la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Au stade omnisports Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé, les joueurs sont restés plusieurs heures bloqués dans les vestiaires, les responsables craignant des réactions hostiles des supporteurs camerounais. Aucun officiel, côté camerounais ni égyptien, ne s'est exprimé publiquement après le match. Dans certains quartiers de la capitale camerounaise, des jeunes ont allumé des feux sans pour autant créer des désordres d'envergure. “Pourquoi le sort est-il ainsi contre nous ?” s'est interrogée une jeune dame, les mains sur la tête, les cheveux en désordre. “Si près du but et nous échouons ? Pourquoi ?”, a-t-elle insisté. Un homme, vêtu d'un survêtement des Lions, a dénoncé une équipe nationale “méconnaissable”. “Les choix de l'entraîneur étaient trop tatillons”, a-t-il accusé. “Nous sommes très déçus de voir se volatiliser ainsi la victoire alors que nous avons obtenu un penalty à moins d'une minute de la fin du match. Cela ne s'explique pas”, a estimé un policier, plus posé. Dès la fin du match, les autorités ont redouté des troubles à Yaoundé. À la radio et à la télévision nationales, les commentateurs ont tenté de calmer les esprits affirmant que ce n'était pas “la fin du monde”.