Fixée initialement pour ce 27 mars, la pré-convention du Front des forces socialistes (FFS) est finalement reportée au 2 avril prochain, soit juste à la veille de son conseil national prévu pour le lendemain, a annoncé, hier, l'instance présidentielle du parti sans citer, dans son communiqué, les raisons ayant motivé ce report. Seule indication : le lieu et le déroulement de cette rencontre seront communiqués ultérieurement. Selon Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle du FFS, joint par téléphone, la "pré-convention est reportée en raison de l'éloignement de certains membres du conseil national qui ne peuvent se déplacer à deux reprises, deux week-ends consécutifs". "La réunion du conseil national étant déjà prévue pour le 3 avril, nous avons pris en considération leur demande, pour qu'ils n'aient, ainsi, à se déplacer qu'une seule fois, y passer la nuit et tenir successivement les deux rencontres. Nous avons estimé que c'est plus pratique", nous a-t-il expliqué en excluant en filigrane les considérations politiques. Au sujet de la qualité des participants à cette pré-convention prévue dans le cadre de la préparation de la convention nationale, Hakim Belahcel a précisé qu'il s'agit des membres du conseil national, les élus APW, les P/APC et des responsables des sections au niveau de la base. "Cette pré-convention sera une occasion d'ouvrir un débat général sur la situation politique du pays. Nous allons débattre sur la possibilité, pour le parti, de proposer une solution de sortie de crise et, en même temps, mettre sur la table tous les arguments de la participation et de la non-participation aux élections législatives, des arguments qui seront, bien entendu, pris en considération lors du conseil national du lendemain", a-t-il expliqué. En tout cas, même si le FFS n'a pas encore tranché la question de sa participation ou non à l'élection du 12 juin prochain, et reste, à ce titre, l'un des rares partis politiques à maintenir le suspense, des observateurs font remarquer que, même si des ambiguïtés continuent de caractériser le discours de certains responsables de l'instance présidentielle du parti, la tendance générale au FFS penche plutôt du côté de sa non-participation. Certains des observateurs disent mal concevoir une participation du FFS qui considère ces élections comme "des échéances que le pouvoir veut imposer" et, plus encore, il a réaffirmé qu'"elles ne sauraient constituer une solution à la crise et que les conditions minimales de leur tenue ne sont pas réunies". Dans sa déclaration du 6 mars dernier, l'instance présidentielle du parti a également accusé "le pouvoir de s'obstiner à maintenir sa démarche unilatérale, et continue de refuser toute initiative politique de sortie de crise, deux ans après le déclenchement du formidable mouvement populaire". Selon certains observateurs, le FFS, qui déploie toute son énergie pour dépasser sa crise interne et réunifier ses rangs, ne peut aussi se permettre de s'inscrire en porte-à-faux avec une partie de ses cadres et surtout avec sa base militante qui continue à scander, chaque vendredi, dans les rues son rejet des élections. À moins donc d'une surprise, tant "la décision souveraine" ne sera prise que le 3 avril prochain. Samir LESLOUS