Sous les feux de la rampe, le phénomène de l'immigration clandestine constituera un “problème plus aigu” dans un proche avenir en Algérie, estime la Gendarmerie nationale. Dans une note analytique sur la question dont Liberté est destinataire d'une copie, la Gendarmerie nationale relève une certaine hausse depuis le début de la décennie 90 qui a vu le nombre de pays, dont les immigrants sont issus, passer à 48. Ainsi, à titre de comparaison, le nombre d'affaires constatées est passé de 531 en 1992 à 737 en 2001. Quant aux variations du nombre de personnes arrêtées, le nombre a atteint 4 237 en 2001, alors qu'il n'était que de 1 190 en 1992. Mais c'est sans doute durant ces dernières années que le phénomène de l'immigration a connu une hausse inquiétante. Durant cette période, près de 9 555 personnes de différentes nationalités entrées illégalement ont été arrêtées, dont 5 790 reconduites aux postes d'In Guezzam (frontière du Niger) et Tin Zaouatine (frontière du Mali), au sud de Tamanrasset, aux postes de la wilaya de Tlemcen, au nord, pour leur refoulement. Issus pour la plupart des pays limitrophes (Niger, 33,24%, Mali 13,19%) et du Nigeria (10,28%), du Maroc (10%) et de la Guinée (8%), les immigrants, dans leur quête de l'Eldorado européen transitent souvent par Tamanrasset, devenue une plaque tournante, et qui détient la palme d'or avec 4 440 étrangers recensés, suivie d'Adrar 1 858, Illizi 776 et, enfin, Tlemcen au nord-ouest avec 1 061 étrangers. La gendarmerie a relevé 48 nationalités dont des Syriens avec 214 arrestations. Ces chiffres qui traduisent l'ampleur du phénomène risquent de progresser au regard de la pauvreté et de l'instabilité qui caractérisent le continent africain. KARIM K.