Un rassemblement de solidarité a été organisé hier pendant une bonne partie de la journée, en solidarité avec les militants présentées devant le procureur au tribunal de Sidi M'hamed. Tous les hirakistes arrêtés vendredi et présentés hier devant le procureur du tribunal de Sidi M'hamed à Alger ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire. Ainsi, l'étudiant Abdenour Aït Saïd de l'USTHB de Bab Ezzouar, arrêté vendredi et présenté hier devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger, a retrouvé hier sa liberté, mais il a été placé sous contrôle judiciaire, a appris Liberté auprès de ses avocats. Présentés devant le procureur de la République, les six militans du Hirak, poursuivis pour "incitation à attroupement non armé" et "rébellion", ont vu leurs dossiers transférés devant le juge d'instruction en milieu d'après-midi. Le premier à avoir été libéré est Nabil Bousekkine, arrêté pour port de l'emblème amazigh. Il comparaître le 28 avril en citation directe, affirment les avocats de la défense. "Nabil Bousekkine a été tabassé et malmené lors de son arrestation, vendredi à la marche d'Alger, et les traces des violences policières sont visibles lors de sa présentation devant le procureur", a rapporté le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Youssef Abdessamie et Boualamidi Lamouri ont aussi été libérés, après avoir également été présentés devant le juge d'instruction à Alger, selon les mêmes sources. Un rassemblement de solidarité a été organisé à proximité du tribunal de Sidi M'hamed, fortement quadrillé par les policiers, en milieu de matinée. Des étudiants de l'Université de Bab Ezzouar ont scandé des slogans dénonçant l'arrestation de leur camarade Abdenour Aït Saïd, soutenus par des dizaines de citoyens, demandant la libération du jeune étudiant et des autres manifestants arrêtés à la fin de la marche de vendredi à Alger. Des étudiants et des enseignants ont aussi organisé un autre rassemblement à l'intérieur même de l'USTHB de Bab Ezzouar en solidarité avec leur camarade, boycottant parallèlement les examens programmés pour la journée d'hier. Arrêté, lui aussi, vendredi, puis relâché dans la soirée, Nazim Ferhi, fils du défunt militant Hamid Ferhi, a finalement été libéré par la police qui l'avait convoqué à se présenter hier au commissariat de Cavaignac où il a été interrogé dans la matinée. "Les poursuites judiciaires contre Nazim ont été annulées au niveau du commissariat. Nazim est libre", a indiqué sa mère Nadjet Ferhi sur Facebook. Dans la wilaya d'El-Bayadh, Ayoub Chahetou a été placé sous mandat de dépôt et son procès renvoyé au 4 avril prochain. Il est accusé de "destruction de biens publics de l'Etat", affirment sa défense. Quant à Nasreddine Hamitou, il a été remis en liberté provisoire, selon ses avocats. Il est poursuivi pour "port d'arme blanche", selon toujours les mêmes sources. Les deux manifestants avaient été arrêtés vendredi, lors de la marche hebdomadaire, et placés en garde à vue, avant leur prestation, hier, devant la justice. Pour rappel, plus de cent manifestants ont été arrêtés vendredi à Alger et dans plusieurs autres villes du pays, où la police a tenté d'empêcher le déroulement des marches du vendredi, qui ont progressivement repris depuis le 22 février dernier, après presque un an d'arrêt, à cause de la crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus. Mais la plupart des personnes interpellées ont été libérées le jour même ou le lendemain matin.