Après une petite "accalmie", les arrestations de manifestants du mouvement populaire ont repris parallèlement à une montée de la répression notamment contre les marcheurs à Oran. "Au moins sept manifestants arrêtés à la fin de la marche de vendredi dernier dans la capitale ont été maintenus en garde à vue et seront présentés aujourd'hui devant le procureur près le tribunal de Sidi M'hamed, a indiqué un communiqué du Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Nabil Bousekkine (Béjaïa), Mohamed Tadjadit, Abdenour Aït Saïd, Abou Hafs Elhilali, Abdessamie Youcef, Lamouri Boulamidi (dit Boualem El-Gaz) et un homme âgé de Mostaganem, en attendant de confirmer son identité, sont maintenus en garde à vue au commissariat de Cavaignac depuis leur arrestation lors de la marche de vendredi à Alger. Ils seront présentés devant le procureur du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, dimanche 28 mars 2021", lit-on dans le communiqué du CNLD. Plusieurs autres manifestants, dont on ignore encore le nombre, ont été relâchés dans la nuit de vendredi à samedi avec des convocations leur demandant de se présenter également ce matin au siège du commissariat d'Alger-Centre (Cavaignac), affirme la même source, soulignant que ces derniers seront, eux aussi, présentés devant la même instance judiciaire. "D'autres personnes relâchées (avec convocation) dans la nuit sont aussi convoquées dimanche 28 mars 2021 (aujourd'hui, ndlr) à 8h du matin, à la division criminelle de la Police judiciaire (commissariat de Cavaignac) pour les présenter devant le procureur du tribunal de Sidi M'hamed, à l'instar de Nazim Ferhi, de cheikh Abdelkader Abou Oussama...", a ajouté le CNLD, notant que "cheikh Abdelkader Abou Oussama a été relâché ce samedi matin (hier) de l'hôpital et sera présenté devant le procureur du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, dimanche 28 mars 2021". Tous les manifestants avaient été interpellés à la fin de la marche, affirme la même source et leurs proches sont restés sans nouvelles d'eux durant des heures. Une série d'arrestations d'une centaine d'autres manifestants a eu lieu dans plusieurs autres villes et wilayas, notamment dans l'ouest du pays, où des tentatives d'empêcher les marches ont failli tourner à l'affrontement, selon plusieurs sources. Il en est ainsi de la wilaya d'El-Bayadh où deux manifestants ont été placés en garde à vue. Ils seront présentés devant la justice aujourd'hui. Arrêtés en compagnie de quinze autres manifestants, "Nasreddine Hamitou et Ayoub Chahetou, placés en garde à vue, seront présentés devant le procureur du tribunal d'El-Bayadh" ce matin, a encore indiqué le CNLD. Dans la wilaya de Tiaret, c'est la énième fois que la marche est empêchée par la police, depuis la reprise des manifestations du vendredi, le 22 février dernier, date anniversaire du début de la Révolution populaire pacifique contre un cinquième mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika et contre le système en place. Plusieurs arrestations ont accompagné l'intervention des forces de l'ordre à Tiaret, mais tout le monde a été relâché en fin de journée. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes dénoncent le retour des arrestations de manifestants, dont certains avaient déjà été emprisonnés, c'est le cas du jeune poète Mohamed Tadjadit, qui fait partie de ceux qui doivent être présentés aujourd'hui devant le procureur.