Syndicaliste courageux, aux convictions inébranlables, orateur hors pair, Mokdad Messaoudi, secrétaire général de l'Union locale UGTA de Rouiba, est décédé hier des suites d'une longue maladie. L'homme marquera, assurément, à jamais l'histoire du syndicalisme algérien. Doté d'une éloquence extraordinaire, Mokdad Messaoudi, qui s'est opposé, à maintes reprises, aux décisions du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et de son secrétariat, a déjà marqué de son empreinte l'histoire du mouvement syndical en Algérie. L'on se souvient du dossier des augmentations des retraités, lorsqu'il a fait basculer, en 2011, de nombreuses structures syndicales de base dans une posture beaucoup plus contestataire et revendicative, loin des positions timorées et parfois soumises de la direction de l'UGTA. Le gouvernement d'alors n'a fait que se plier à cette contestation que Sidi-Saïd, sans aucun scrupule, s'est empressé de saluer, alors qu'il n'avait à aucun moment soutenu l'action des syndicalistes. Le courage dont a fait preuve Messaoudi lui a attiré les foudres de ses ennemis non seulement au sein du patronat, mais aussi de certains membres de la direction de l'UGTA de l'époque. Mais l'homme au "béret noir", fidèle à ses convictions et qui connaît la législation du travail sur le bout des doigts, n'a jamais perdu de sa verve et son sens de l'humour, il continue de lutter pour un pouvoir d'achat des travailleurs digne, pour l'application de la législation du travail, notamment dans le secteur privé. Comme il n'a cessé de s'exprimer contre les inégalités salariales, la retraite anticipée, la revalorisation du SNMG, la suppression de l'IRG, et autres revendications sociales. À noter que Messaoudi et ses camarades de l'Union locale de Rouiba étaient les premiers syndicalistes à s'exprimer contre le cinquième mandat.