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"LA SITUATION ACTUELLE NOUS OBLIGE TOUS À TRAVAILLER ENSEMBLE"
MOKRANE AIT-LARBI, AVOCAT
Publié dans Liberté le 03 - 04 - 2021

Observateur avisé de la scène politique nationale, homme politique et célèbre avocat, Me Mokrane Aït-Larbi décrypte la situation politique nationale et ses perspectives d'évolution à l'aune du retour du Hirak et de l'organisation projetée des élections législatives.
Liberté : Que pensez-vous de la reprise des marches du mouvement populaire après un an de suspension en raison de la crise sanitaire ?
Mokrane Aït-Larbi : J'avais appelé à la suspension des marches jusqu'à la fin de la crise sanitaire. Et maintenant, la crise s'est atténuée et le mouvement est revenu avec force. D'ailleurs, je pense que les marches se poursuivront jusqu'aux élections législatives. Après, les choses deviendront plus claires. La crise sanitaire tire à sa fin et le mouvement populaire décidera alors de ce que commande la situation. Le Hirak doit se poursuivre tant que les revendications sont confrontées à de simples paroles au lieu de solutions clairement exprimées comme il le réclame.
Le retour du mouvement sur le terrain s'est accompagné d'une polémique sur la réalité du poids des islamistes sur l'échiquier politique et sur la décennie noire. Quelle est votre analyse ?
La participation des islamistes aux marches pacifiques n'est pas un problème en soi. Chaque citoyen, quelle que soit son idéologie, peut participer aux marches et personne ne peut empêcher qui que ce soit de le faire. Mais le problème réside dans l'intention des islamistes : resteront-ils pacifiques et agiront-ils dans le respect de la Constitution et des principes de la démocratie et des libertés ? Ou retourneront-ils à ce qu'ils étaient dans les années 90 ? Ils doivent prouver qu'ils ont réellement changé dans le sens des libertés. L'Algérie reste le pays de tous les Algériens.
Selon vous, quelle est la réalité du poids du courant islamiste aujourd'hui ?
Le courant islamiste n'est plus ce qu'il était dans les années 1990 en termes de chiffres, de force et de réflexion. Les islamistes ont compris que la plupart des Algériens sont musulmans, mais personne n'a le droit d'imposer sa politique à tout le monde. La question d'imposer une opinion a conduit le pays dans une tragédie sans précédent dans l'histoire de l'Algérie. Nous vivons au XXIe siècle et la situation actuelle nous oblige tous à travailler ensemble, en dehors des idéologies, pour promouvoir l'Algérie et hisser son peuple au niveau des pays développés. Les questions religieuses sont d'ordre privé, entre l'homme et son Seigneur.
Comment évaluez-vous la position des partis dits de courant démocratique, notamment vis-à-vis des élections législatives ?
Il est du droit de chaque parti de participer aux prochaines élections ou de refuser de le faire. C'est un droit des partis, et personne, quelle que soit son autorité, ne peut imposer la participation à un parti qui la rejette. Nous devons tous soutenir les vrais partis démocratiques dans la résolution de leurs problèmes et leur promotion, car l'évolution démocratique ne peut avoir lieu qu'avec le développement de ces partis. Et quelle que soit la faiblesse de ces partis, nous devons les soutenir et les encourager.
Certains préconisent l'organisation du Hirak, tandis que le pouvoir le gère avec une vision sécuritaire. Le mouvement doit-il s'organiser, selon vous ? Et comment voyez-vous son traitement par le pouvoir ?
Le Hirak populaire renferme tous les courants existant dans la société. Quel est alors le courant qui l'organisera ? Ce qui démontre qu'il n'est pas éligible à l'organisation à moins que l'on ne veuille le manipuler. Les mouvements populaires n'acceptent pas la structuration parce qu'ils sont d'accord sur un point et en désaccord sur le reste.
À mon avis, quiconque tente d'organiser ce mouvement populaire vise soit à se montrer, soit à tenter de se l'approprier, et dans ces deux cas de figure, sa structuration est rejetée. Quiconque veut créer un mouvement ou un parti doit le faire en dehors de la rue, qui rassemble depuis le 22 février à nos jours environ 15 millions d'Algériens de diverses orientations politiques, idéologiques et intellectuelles.
Les arrestations se poursuivent et de nombreux prisonniers sont toujours en détention. Combien de temps durera cette situation ?
Tout régime autoritaire recourt aux arrestations liées à l'opinion, et le régime algérien n'est pas en reste. Ces arrestations cesseront lorsque tout le monde ressentira la nécessité du respect la Constitution. La Constitution algérienne garantit toutes les libertés, y compris la liberté des rassemblements et des manifestations sans autorisation, mais le régime les interdit et procède à des arrestations. Malgré le caractère pacifique des marches depuis 2019, le régime ne les accepte pas car la Constitution a été établie à d'autres fins et n'a pas besoin d'être appliquée.
En outre, le but de cette révolution populaire est de respecter effectivement la Constitution, allant du membre d'une APC au président de la République, avec la nécessité d'imposer une sanction à quiconque qui la viole, quel que soit son rang dans la hiérarchie du pouvoir, qu'il soit civil ou militaire. Ce n'est qu'alors que ces pratiques prendront fin.
Le cas d'Ali Ghediri soulève de nombreuses questions. Il est en détention provisoire depuis près de deux ans, la Cour suprême ayant rejeté la décision de la chambre d'accusation, laquelle a reconfirmé sa décision initiale... Qu'en pensez-vous ?
Malgré les problèmes qui existent entre Ali Ghediri et moi, en raison de ma conviction de la nécessité de son retrait de la course à la présidentielle après le début du Hirak, alors qu'il a maintenu sa candidature, je crois qu'il n'a commis aucun acte criminalisé par la loi. Tout ce dont il s'agit, c'est qu'il s'est présenté à l'élection présidentielle, et c'est son droit, et que le général-major Ahmed Gaïd Salah était contre sa candidature pour des raisons politiques ; il a donc ordonné son emprisonnement.
Tout comme il ordonné l'emprisonnement de dizaines de jeunes pour avoir porté l'emblème amazigh. Je considère Ali Ghediri comme un détenu d'opinion et je demande sa libération immédiate afin qu'il puisse retrouver sa liberté et participer à la vie politique selon la façon qu'il choisira. Et chaque jour qu'il passe en prison constitue une violation à ses droits inaliénables, qui ne tolèrent aucune concession.
Entretien réalisé par : MOHAMED IOUANOUGHÈNE
Traduction : IMÈNE AMOKRANE


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