Le Pacte de l'alternative démocratique (PAD) confirme son refus de participer aux prochaines élections législatives prévues le 12 juin prochain. Dans un communiqué rendu public avant-hier, les membres du PAD indiquent qu'ils refusent "toute élection organisée pour pérenniser le système autoritaire", appelant, à l'occasion, "les citoyens et toutes les forces éprises de liberté et de progrès à rester mobilisés afin de faire triompher pacifiquement l'effectivité des droits et des libertés". Pour le PAD, la solution à la crise demeure "la consécration de la souveraineté populaire" par "le biais d'une transition démocratique indépendante et d'un processus constituant souverain" qui permettra de "démanteler les mécanismes d'un système corrompu et autoritaire". Abordant la feuille de route du pouvoir, le PAD estime qu'elle "est une fuite en avant", faite "de coups de force et de faits accomplis contre la révolution populaire". Le PAD rappelle que "malgré la disqualification par l'immense majorité du peuple du simulacre de vote du 12 décembre 2019 et le désaveu public exprimé par le retour des manifestations populaires massives demandant son départ, le système autoritaire s'emploie à concocter une nouvelle mascarade électorale, le 12 juin prochain, sous l'empire d'une Constitution rejetée par la quasi-totalité des Algériens le 1er novembre de l'an passé". "À l'ombre d'une répression et d'une désinformation-diabolisation, savamment nourries contre les organisations et les citoyens engagés dans le Hirak, règne un état d'urgence de fait qui ne reconnaît de droit qu'aux anciennes et nouvelles clientèles politiques", ajoutent les membres du PAD, mettant l'accent sur "les libertés individuelles et collectives" qui "sont systématiquement bafouées" par "un régime où la décision revient à l'arbitraire de la force", rendue possible, ajoute le communiqué, "par la confiscation de l'appareil de l'Etat". Tout en condamnant "l'usage de la torture", le PAD "exige que toute la lumière soit faite sur la pratique de ce crime contre l'humanité et que les auteurs soient sévèrement punis par la justice". Toujours dans le même ordre d'idées, le PAD dénonce "une grossière et brutale tentative de coup d'Etat" menée par "des personnes externes au Parti des travailleurs". Cela illustre, selon le PAD, "cette gravissime logique de non-droit rivée aux représailles et à l'humeur sultanesque d'un système qui menace de détruire l'Etat national". Condamnant "cette nouvelle attaque contre le multipartisme et le pluralisme politique par une opération illégale d'usurpation de la volonté d'un parti politique membre", le PAD a, par ailleurs, exprimé son entière solidarité avec la direction légitime et légale du Parti des travailleurs. Sur le plan socioéconomique, le PAD regrette que "des pans entiers de la société basculent dans la précarité et le dénuement sans recours, ni protection matérielle et juridique, sous l'effet du désastre économique aggravé par la gestion chaotique de la pandémie de Covid-19". "Les résultats catastrophiques d'anciens choix politiques antinationaux, les fermetures d'entreprises et les licenciements font bondir le chômage et accentuent la pauvreté, y compris chez les classes moyennes en voie d'extinction", alerte le PAD, estimant qu'assurément, "un pouvoir sans légitimité démocratique, sans volonté politique réelle et sans moyens ne fera que reproduire l'impasse". "La détermination de la majorité des citoyens à poursuivre la révolution populaire en refusant les replâtrages frauduleux est la seule voie de salut pour le pays", considère le Pacte. Mohamed Mouloudj