Après une accalmie de quelques semaines, les arrestations de manifestants et les mises sous mandat de dépôt reprennent. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), tous "les manifestants arrêtés samedi 3 avril lors d'une marche improvisée à Alger et qui ont été présentés hier devant le procureur et juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger sont tous placés sous mandat de dépôt, à l'exception du dénommé Samir Boudjemâa pour des 'raisons médicales'". La même procédure a été observée au tribunal de Baïnem. "Toutes les personnes arrêtées samedi 3 avril et présentées aujourd'hui (hier, ndlr) devant le procureur et le juge d'instruction du tribunal de Baïnem sont placées sous mandat de dépôt. Seul Mohamed Amine Bedar (mineur) a été relâché", indique un autre communiqué du CNLTD. Selon ce comité, qui suit la situation des détenus d'opinion, les prévenus sont accusés "d'atteinte à l'unité nationale, attroupement non armé et incitation à attroupement non armé". Ces détentions interviennent parallèlement à des condamnations à des peines de prison ferme prononcées par les tribunaux à l'encontre de hirakistes. Ainsi, selon la CNLTD, le verdict est tombé hier, 5 avril 2021, dans le procès en appel de Yakoub Madaoui : confirmation du verdict prononcé en première instance, à savoir condamnation à 1 an de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA. Le parquet avait requis l'aggravation de la condamnation prononcée en première instance à l'encontre de Yakoub Madaoui, lors de son procès en appel qui a eu lieu le 22 mars 2021 après le renvoi du 1er mars 2021 à la cour de Bordj Bou-Arréridj, ajoute ce comité. Avant-hier, c'est Mohamed Amine Kadi qui a été placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Tissemsilt, après comparution immédiate. Son procès est renvoyé au 11 avril 2021. Ces nouvelles arrestations et mises sous mandat de dépôt interviennent également dans la foulée de l'arrestation musclée du "poète de la révolution" Mohamed Tadjadit ainsi que de Malik Riahi dans un appartement à Aïn Benian après perquisition de la police. Ces deux activistes ont été derrière la diffusion de la vidéo où l'adolescent Saïd Chetouane avait dit avoir été torturé. La vidéo, devenue virale, a suscité une vague d'indignation en Algérie et à l'étranger. Dans un premier temps, le jeune homme avait même évoqué un viol de la part des policiers avant de se raviser. Dimanche, en fin de journée, le parquet avait annoncé l'ouverture d'une enquête. Deux ans de prison ferme requis contre Fodil Boumala Par ailleurs, le parquet près la cour d'Alger a requis, hier, lors d'un procès en appel, une peine de 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA à l'encontre de Fodil Boumala dans une deuxième affaire liée à son arrestation le 14 juin 2020. Le procès en appel s'est tenu à la cour du Ruisseau après les renvois des 7 décembre 2020, 1er mars et 25 janvier 2021. En première instance, l'activiste avait été condamné en octobre dernier à une amende de 50 000 DA dans l'accusation d'incitation à attroupement non armé (article 100 alinea 1 du code pénal), et a été relaxé dans les accusations d'outrage à corps constitués (article 146 du code pénal), publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national (article 96 du code pénal), avec restitution des objets confisqués. Le parquet avait fait appel. Ali Boukhlef