Le ministre des Transports a répondu, hier, à son collègue des Travaux publics en lui reprochant d'étaler dans les journaux, les problèmes de coordination entre les membres du gouvernement. C'est la polémique entre Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, et Amar Ghoul, ministre des Travaux publics. Piqué au vif par les critiques acerbes formulées par ce dernier à l'encontre du ministère des Transports, Mohamed Maghlaoui ne s'est pas fait prier pour rendre la politesse à son collègue au gouvernement. “La coordination interministérielle est une question qui se traite au niveau du gouvernement, et qu'il ne faut pas étaler sur les journaux. Il y a lieu d'imaginer des solutions en coordination avec tous les secteurs. Car le problème de la circulation, sa fluidité, est un problème connexe qui concerne aussi bien le ministère des Travaux publics que ceux de l'Urbanisme et des Transports”, a-t-il asséné en marge du séminaire sur l'“Imagerie et système d'informations géographiques (SIG) au service du secteur du transport” organisé, hier, au siège de son ministère. “La coordination, ce n'est pas dans la rue, elle doit être technique. Il faut régler le problème en son temps et en son lieu, mais pas dans la rue”, a-t-il poursuivi. Il reconnaît toutefois que “la régulation de la circulation est inévitable” mais, justifie-t-il, “les méthodes et les moyens ne sont pas encore définis”. En visite le 5 octobre dans un chantier à Chevalley, Amar Ghoul, exaspéré par l'entassement de quelque 70 bus non loin du site, n'a pas été tendre avec le ministère des Transports. “Il faut que le ministre des Transports s'implique pour dégager le stationnement de ces bus”, s'est-il élevé avant d'enfoncer le clou : “Il est inacceptable que l'anarchie galopante au ministère des Transports se répercute sur la cadence des travaux de réalisation des infrastructures de base.” Et de conseiller aux responsables du ministère des Transports “un plan de circulation évolutif, en harmonie avec la mise en œuvre de nouvelles infrastructures de base”. Une question : les critiques de Amar Ghoul ne sont-elles pas dictées par son ambition de s'approprier un superministère regroupant les transports et les travaux publics tel qu'annoncé il y a presque une année ? Ou renvoient-elles à une guerre feutrée entre le RND et le MSP ? Pour ce qui est de la grève des pilotes, le ministre a soutenu : “Le volume horaire de travail, la programmation des vols relèvent du champ des compétences de la direction d'Air Algérie. Mais le dialogue est la seule solution.” Pour revenir au séminaire organisé en collaboration avec l'Agence spatiale algérienne, M. Maghlaoui a soutenu : “Nous avons décidé d'associer cette agence pour solutionner les problèmes du transport dans la perspective de réaliser de nouveaux projets dans le cadre du plan quinquennal. Il lui est possible de rabaisser les coûts et la durée. Il faut qu'on entre dans l'imagerie satellitaire pour être bien armés face à nos partenaires.” Pour le responsable de l'agence, l'imagerie satellitaire est une excellente solution pour élaborer un plan urbain ou de circulation. Un outil qui peut aussi aider à mieux localiser les points où les accidents de circulation sont les plus fréquents. L'objectif du ministre est de doter les 200 villes importantes du pays d'une base de données. Mais dans un premier temps, ce sont les grandes métropoles comme Alger, Oran et Constantine qui bénéficieront de ce système. M. Oussedik, responsable de l'agence, s'est engagé à finaliser dans un délai d'un mois une fiche technique. ARAB CHIH