Le chef du gouvernement libyen d'entente nationale, Abdelhamid Debeïbah, a entamé hier une visite en Turquie, la première à l'étranger depuis son entrée en fonction le 16 mars dernier, à la tête d'une délégation gouvernementale de haut niveau qui comprend 14 ministres et le chef d'état-major libyen. Au cours de sa visite, la délégation libyenne sera reçue par le président Recep Tayyip Erdogan au palais présidentiel à Ankara. La première réunion du Conseil de coopération stratégique entre les deux pays, une plateforme établie par Ankara pour une discussion à haut niveau des relations bilatérales, se tiendra aussi lors de la visite, a annoncé la présidence turque. "Notre visite en République turque s'inscrit dans le cadre de la reconstruction et du retour des entreprises turques pour mener à bien les projets qui leur ont été confiés avant la révolution de février 2011, ainsi que pour soutenir les usines et les entreprises libyennes dans le domaine de l'énergie et des communications et ouvrir les horizons des liaisons commerciales maritimes", a indiqué hier dans un tweet Abdelhamid Debeïbah.Il s'agit de la première visite d'Abdelhamid Debeïbah en Turquie après son entrée en fonction le 16 mars, afin de conduire la Libye vers des élections générales à la fin de l'année. Les responsables libyens doivent aussi discuter avec leurs homologues turcs des traités bilatéraux, a affirmé, dans un communiqué, le chef du Conseil présidentiel libyen, Mohammed al-Menfi, ajoutant que "les intérêts communs qui lient les deux pays (Turquie et Libye) seront préservés pendant le mandat du Conseil présidentiel et du gouvernement d'entente nationale". Des observateurs estiment que la composition de cette délégation reflète l'importance accordée par Tripoli à ses relations avec Ankara. Cependant, l'un des sujets les plus importants qui seront discutés avec la Turquie est le retrait des troupes turques du sol libyen, présentes en vertu d'un mémorandum de coopération sécuritaire et militaire signé avec la Turquie par le gouvernement national libyen le 27 novembre 2019. En application de ce mémorandum, la Turquie avait effectué un déploiement militaire en Libye en apportant son soutien au Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l'ONU, qui faisait face au pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, soutenu par la Russie et les Emirats arabes unis notamment. Hormis la Libye, nombre de pays de la communauté internationale ont également lancé des appels pressants au retrait des mercenaires et des troupes étrangères. Ainsi, lors d'une réunion fin janvier par visioconférence au Conseil de sécurité, l'ambassadeur américain par intérim à l'ONU avait demandé à la Turquie et à la Russie de commencer "immédiatement le retrait de leurs forces" de Libye.