Plus de 200 000 travailleurs relevant des corps communs de l'éducation nationale et des ouvriers professionnels s'apprêtent à organiser deux jours de grève les 25 et 26 avril prochains, a annoncé leur syndicat dans un communiqué. "Le Syndicat national des corps communs de l'éducation nationale (SNCCOPEN) annonce une grève nationale les 25 et 26 avril 2021, suivie d'un sit-in le 26 avril devant les sièges des Directions de l'éducation à travers le territoire national", lit-on dans le communiqué du SNCCOPEN, publié sur les réseaux sociaux. Cette grève vient "après l'épuisement de toutes les voies légales" et de recours auprès du ministère de tutelle, concernant plusieurs dossiers liés aux revendications de cette catégorie d'employés de la Fonction publique, un secteur en pleine ébullition depuis quelques semaines, explique ce communiqué qui a sanctionné la réunion du conseil national extraordinaire du SNCCOPEN, tenu dimanche. Le syndicat exige "le relèvement immédiat des salaires" et "l'annulation du décret exécutif n°565 du 17 mars 2021, relatif à la manière d'élire les commissions nationales et de wilaya des œuvres sociales de l'éducation". Aussi, le syndicat demande "la confirmation à leurs postes des travailleurs contractuels et l'abrogation de l'article incitant au travail avec le système de contractualisation". Joint par téléphone, le président du bureau national du syndicat, Sid-Ali Bahari, a affirmé qu'"il n'y a aucun espoir avec le ministère" de tutelle que les travailleurs des corps communs et des ouvriers professionnels accusent de "pousser vers le pourrissement". Actuellement, il y a entre 80 000 et 90 000 travailleurs contractuels, selon M. Bahari, dont certains le sont depuis des décennies, alors que le secteur compterait, selon la même source, entre 30 000 et 40 000 postes vacants. Cela sans compter le fait que "nous ne sommes soumis à aucune répartition des tâches et nous comptons les heures supplémentaires qui ne sont jamais indemnisées", a-t-il regretté. Aussi, le SNCCOPEN revendique "l'activation des primes pédagogiques et de documentation des laborantins, avec effet rétroactif, depuis 2012". Le président du SNCCOPEN affirme que son syndicat "a saisi la justice autour des œuvres sociales, dont nous sommes injustement exclus, et au sujet de la rémunération des laborantins, privés de leurs primes depuis leur intégration dans le secteur de l'éducation en 2012". Le médiateur de la République a aussi été saisi par le président du syndicat qui estime que les travailleurs et ouvriers professionnels ont laissé "assez de temps" à la tutelle, qu'ils accusent de penser "uniquement à l'enseignant". Et d'expliquer qu'"on ne peut pas construire un système éducatif solide uniquement avec les enseignants". Le président du bureau national a souligné qu'une récente rencontre avec le ministre de l'Education n'a pas donné de résultats, ce pourquoi, le SNCCOPEN a décidé de recourir à la grève, menaçant d'une escalade. Le SNCCOPEN est le deuxième syndicat après le Cnapeste à recourir à la grève face au blocage des discussions avec le ministère de tutelle autour de certains dossiers dans un contexte où la cherté de la vie a impacté sérieusement les ménages.