Résumé : Meriem s'inquiétait pour Djamel, elle était persuadée qu'on profitait de lui. S'il était si bien payé, ce n'était pas sans raison. Elle craignait qu'il se mette en danger ou qu'il se salisse les mains, d'une façon ou d'une autre, pour le compte de son "patron". Elle l'interrogea même sur le contenu des colis qu'il récupérait pour lui. Djamel n'avait jamais regardé. Il n'y avait même pas pensé, se contentant de faire son boulot comme entendu. -Ya wlidi, je crois que tu n'as pas conscience dans quoi tu t'es fourré ! Comment peux-tu accepter d'être son coursier ? Pourquoi n'a-t-il pas pris quelqu'un de sa famille ? S'il a besoin de quelqu'un de confiance, pourquoi t'a-t-il pris toi qu'il ne connaissait pas ? -J'ai travaillé pour son ami, c'est lui qui me l'a présenté, lui rappela Djamel. Krimo trouvait que j'étais trop beau et trop intelligent pour vendre et sentir le poisson. -Au moins, tu savais ce que tu avais entre les mains. Est-ce que tu es naïf à ce point ? Si tu avais un peu de cervelle, tu y penserais à deux fois avant de retourner travailler chez ce Hadj qui n'en porte que le nom. Il est sûrement de la mafia, tiens-toi loin de lui, pour ton bien et le nôtre. Car, s'il t'arrive malheur, nous nous n'en remettrons jamais. -Pourquoi tu ne me fais pas confiance ? Il est plein aux as. C'est pourquoi il paye grassement ses employés, le défendit Djamel, perdant patience. Yemma ! Laisse-moi tranquille. Sa façon de la regarder, les yeux écarquillés et rouges, lui fit peur. Il fit voler sa tasse de café contre le mur. Elle cria quand il tapa la porte d'un coup de pied au passage avant de partir en claquant la porte d'entrée derrière lui, jurant de ne plus revenir. Les jeunes filles, affolées, aidèrent leur mère à s'asseoir. Celle-ci était au bord de l'évanouissement. -Yemma, lui reprocha Feriel, pourquoi l'as-tu poussé à bout ? -Il fait tout pour nous aider, lui rappela Baya. Regarde, grâce à lui, nous ne manquerons de rien avant des mois. Tu n'aurais pas dû lui parler comme s'il était un attardé. -Vous n'avez pas vu comme il m'a regardé. Il était comme un fou, comme un drogué. Mon Dieu, je crois qu'il se drogue. -Yemma, mon frère ne fume pas et ne se drogue pas. Mes frères ont été bien élevés. Tu ne devrais pas douter de lui. -Vous êtes trop jeunes pour comprendre et voir la réalité en face, dit Meriem, en pleurant. Djamel a changé, lui de nature calme et rêveur, m'a crié dessus ! Il est si nerveux... Je ne le sens pas ce Hadj. Il est faux et mauvais. Il a pris Djamel parce qu'il le sait dans le besoin. Allez savoir ce qu'il traficote derrière son dos. J'ai peur pour lui. -Et si nous demandions à notre oncle Ali de le suivre ? proposa Feriel. Peut-être que nous en saurons plus sur son travail et ses fréquentations ? Meriem soupira. Elle y avait aussi pensé. -Il va le reconnaître... -Pourquoi ne pas demander à Mounir, mon ami, précisa Baya. Ne te fâche pas yemma, je voulais te parler de lui, il a de bonnes intentions. Il veut que nous nous marions dès que j'aurais fini mes études. -Je ne serais pas contre la demande en mariage. En fait, reconnaît Meriem, c'est une bonne idée. Oui, nous avons besoin que quelqu'un le surveille pour nous. Demande-le lui, s'il te plaît. Même s'ils se croisent, Djamel ne se doutera de rien. Qu'Allah protège mon petit, il ne connaît encore rien à la vie. Elle se demandait ce qu'elle avait bien pu faire de mal pour qu'autant de malheur tombe sur sa famille. Norredine était parti et n'était jamais revenu. Fayçal ressemblait à un mort-vivant figé dans le passé. Quant à Djamel, qui sait dans quoi il s'était fourré ? Autant d'argent en si peu de temps l'angoissait. Cela n'augurait rien de bon. Elle était persuadée qu'il avait mal tourné et qu'il avait de mauvaises fréquentations. -Yemma, arrête de te torturer, Mounir le surveillera pour nous, promit la jeune fille. Nous saurons tout de ce qu'il fait et qui il fréquente vraiment. Tu verras, notre frère est toujours l'ange que nous connaissions. (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.