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"Les stocks des produits alimentaires ont atteint un niveau rassurant" Mokrani Ahmed, Directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du commerce
Le ministère du Commerce indique que les stocks des produits alimentaires peuvent satisfaire les besoins nationaux jusqu'au mois d'août prochain. Le ministère du Commerce indique que les stocks des produits alimentaires dont la poudre de lait, les céréales, l'huile, le sucre, les viandes rouges et blanches... ont atteint un niveau rassurant et peuvent satisfaire les besoins nationaux jusqu'au mois d'août prochain. Les quantités de produits agricoles stockées pour le mois de Ramadhan sont de l'ordre de 1,6 millions de tonnes. L'offre en viandes rouges est estimée à 54 000 tonnes et le ministère vient d'ajouter un quota d'appoint de 2 500 tonnes de viandes rouges réfrigérées importées d'Espagne. "L'objectif de cette importation est de stabiliser au mieux les prix des viandes du moins pendant le mois de Ramadhan", explique Ahmed Mokrani, directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce. Des approvisionnements en viandes bovine et ovine sont également prévus à partir des wilayas du Sud, Adrar et Tamanrasset, à destination des villes du nord du pays. Une vingtaine de tonnes ont été reçues au Nord dès les premiers jours du mois sacré. Le groupe Agrolog à travers sa filière Alviar a prévu 3 000 tête d'ovins et 1 000 taurillons de boucherie pour les abattoirs de Hassi Bahbah (Djelfa), d'Aïn M'lila (Oum El-Bouaghi et de Bougtob à El-Bayadh. Toutes ces quantités qui viendront en appoint, seront commercialisées dans les 12 points de vente relevant de ce groupe public. M. Mokrani estime que la production de 59 000 tonnes de viandes blanches/mois est largement suffisante pour faire face à la demande. L'Office national de l'aliment de bétail (Onab) a, selon lui, mis à la disposition des producteurs plus de 10 000 tonnes d'aliments de bétail rien que pour le mois du jeûne. "Avec tous ces approvisionnements, je pense que les prix du poulet commencent à baisser après avoir dépassé les 440 DA le kilogramme", affirme M. Mokrani qui a souligné qu'un producteur privé le vend à 250 DA au marché organisé à la Safex. Le poulet est commercialisé actuellement à 340 DA en moyenne à travers le territoire national. Interrogé sur la flambée des prix de la tomate qui avoisine les 180 DA, le directeur central au ministère précise qu'il s'agit d'une récolte hors saison, cultivée sous serres. L'agriculture a mis sur le marché l'équivalent de 226 387 tonnes de ce produit agricole dont les prix, soutient M. Mokrani, connaîtront une baisse pour arriver à 100 ou 110 DA, d'ici à 3 jours. "Ce qui nous surpris et faussé la donne, c'est bien la pomme de terre", reconnaît ce responsable. Pourtant, argue-t-il, l'offre a avoisiné les 340 000 tonnes contre 298 000 tonnes en 2020. À cela il y a lieu d'ajouter le stock de 11 000 tonnes que mettra sur le marché l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev). "La flambée des prix qui atteint les 100 DA est inattendue pour nous", avoue Ahmed Mokrani qui justifie ces perturbations du tubercule par les dernières intempéries ayant touché de nombreuses wilayas notamment Mostaganem. Celle-ci devrait approvisionner le marché par ses récoltes mais l'accès vers les champs était impossible à cause des fortes pluies qui se sont abattues récemment. L'autre argument avancé concerne la contreperformance de la wilaya d'El-Oued qui, d'habitude assure 60% des besoins nationaux. L'apport de cette wilaya du Sud est attendu pour le mois de mai prochain. Vers la baisse des prix du poulet et de la pomme de terre "L'on s'attend à ce que le prix baisse dans quelques jours à 40 DA surtout avec l'opération de déstockage entamée d'ores et déjà depuis 5 jours par l'Onilev qui a mis en place des points de vente dans différentes régions et localités où les tarifs pratiqués se situent entre 45 et 50 DA. La contribution des wilayas de Mostaganem et d'Aïn Defla est en outre programmée ces jours-ci", rassure M. Mokrani. Pour assurer une meilleure régularité des approvisionnements du marché, le ministère de tutelle a arrêté un certain nombre de mesures, explique notre interlocuteur. Le département de Kamel Rezig a décidé de suspendre les congés hebdomadaires des marchés de gros pendant le Ramadhan. "Nous avons autorisé aussi la vente directe par des producteurs eux-mêmes pour de nombreux produits. Nous avons en outre encouragé les ventes promotionnelles et les soldes pour l'ensemble des commerçants détaillants et grossistes", relève-t-il. Des opérations de déstockage dans les chambres froides ont été par ailleurs effectuées notamment pour la pomme de terre et la pomme dont le prix a dépassé les 450 DA malgré le dispositif du droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) appliqué sur les marchandises importées. À la question de savoir les raisons à l'origine de cette envolée inconcevable des prix des produits alimentaires et agricoles, Ahmed Mokrani, évoque le manque flagrant d'infrastructures commerciales en Algérie. "Pour 1 541 communes, il n'existe que 865 marchés. Le déficit est criant", constate-t-il. Néanmoins, ajoute-t-il, le ministère est en train de construire 7 marchés de gros aux normes internationales requises par la FAO (Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). En revanche, les 625 marchés de proximité édifiés, déplore notre source, sont inexploités à cause de leur éloignement des agglomérations et du manque de commodités (problème d'aménagement : manque d'électricité, de réseau d'alimentation en eau potable... "Nous avons l'ambition d'exploiter au moins 250 de ces marchés abandonnés et les spécialiser en fruits et légumes afin d'alimenter les cités nouvellement construites qui demeurent dépourvues d'espaces commerciaux", souligne ce responsable. Plus de 340 jeunes ont même été autorisés à vendre dans ces cités avec un registre de commerce de marchand ambulant qu'ils ont obtenu sur simple présentation d'une carte nationale. Badreddine KHRIS