La mobilisation citoyenne contre le pouvoir en place et les prochaines élections législatives monte crescendo à travers plusieurs communes du nord de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Des citoyens sont sortis avant-hier après le f'tour pour la énième fois à El-Main, à une soixantaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya, pour commémorer le 41e anniversaire du Printemps berbère d'Avril 80 et le 20e anniversaire du Printemps noir de 2001 et rappeler le lien entre le combat et les sacrifices de 1980 et de 2001 avec le mouvement populaire du 19 Février qui se poursuit. De nombreux manifestants ont brandi l'emblème amazigh et scandé longuement des slogans hostiles au pouvoir en place. Des slogans du mouvement amazigh et du mouvement populaire ont été scandés durant la soirée. Les manifestants ont revendiqué aussi "la justice et la lumière sur l'assassinat des 128 jeunes du Printemps noir de 2001" dénonçant l'impunité. "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Libérez imahvas n'arai" (libérez les prisonniers d'opinion), "Mazalaghe, mazalaghe d'imazighen" (nous demeurons des Amazighs), "Urenstrouz urenkhenou alema yeghli udavu" (on ne s'incline pas et on ne se brise pas jusqu'au départ du pouvoir), "Anedou, anedou, alema yeghli udavu" (on marchera jusqu'au départ du pouvoir), "Noukni naâya silvatel, tafsut neth 80 tegzem ulawen", ont scandé les manifestants qui réclament "un changement politique à travers un processus de transition". Devant le cimetière des chouhada, en plus d'une minute de silence, la foule a récité la fatiha à la mémoire des victimes avant de reprendre la marche en criant "Ulac smah, ulac" ( pas de pardon). Arrivés à Thadjmaath, les marcheurs se sont regroupés autour des chants du Hirak et des amazighs. Des revendications politiques ont été, aussi, portées dont "le changement de système politique, la mise en œuvre d'un processus transitoire souverain, l'instauration d'un Etat de droit, le respect des libertés individuelles et collectives et la libération des détenus d'opinion". "Iskat el intikhabat wajib watani !" (faire échouer les élections est un devoir national), "Ulac lvot, ulac" (pas de vote), "Etat civil, non militaire", "Nous sommes les enfants d'Amirouche, nous n'allons jamais faire marche arrière !", "Ulac l'vote ulac !", "Remettez le pouvoir au peuple", ont-ils répété. "On va sortir tous les jours jusqu'au départ des symboles de l'ancien régime", nous a confié un habitant du village de Lamettar. Les marcheurs ont demandé la libération du jeune étudiant Lounès Bouthenkik, un fils de la commune, arrêté à Alger et en grève de la faim à la prison d'El-Harrach. "Libérez les otages", "Libérez Lounès, il n'a pas vendu de la cocaïne", "Libérez nos enfants"... "Printemps Berbère et Hirak, même combat et même objectif", a tenu à clamer Da Akli, ancien militant du FFS pour résumer la soirée. Chabane BOUARISSA