Le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Joe Biden pourraient se rencontrer "en juin", a affirmé hier un conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, en assurant que des "dates concrètes" sont à l'étude. Joe Biden a proposé à la mi-avril, lors d'un entretien téléphonique avec M. Poutine, de se rencontrer cet été dans un pays tiers pour un sommet visant à stabiliser les relations entre les deux puissances rivales, qui sont au plus bas. Si Moscou a manifesté son intérêt pour cette offre, elle a été parasitée par des sanctions et contre-sanctions échangées par les deux pays, et aucune décision sur un éventuel sommet n'a été à ce jour annoncée. "Il y a des dates concrètes (...), je ne vais pas les citer, mais c'est juin", a déclaré M. Ouchakov dans un entretien sur la chaîne de télévision publique Rossia 1. Le président américain doit effectuer mi-juin son premier déplacement à l'étranger, au Royaume-Uni puis en Belgique, pour les sommets du G7 et de l'Otan et une rencontre avec les dirigeants de l'Union européenne. Selon un communiqué de la Maison-Blanche publié vendredi, plus de détails doivent être fournis prochainement sur ce voyage, "en particulier sur de possibles éléments complémentaires". Cette formulation a immédiatement alimenté à Washington les spéculations sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine. La Finlande et l'Autriche se sont notamment dites prêtes à l'accueillir. Les tensions entre Moscou et Washington sont au plus haut sur fond de désaccords notamment sur l'Ukraine, les accusations d'espionnage, d'ingérence électorale et de cyberattaques imputées à Moscou. Les Etats-Unis ont adopté jeudi des sanctions supplémentaires visant la Russie, qui impliquent notamment l'expulsion de dix diplomates russes et des restrictions sur l'achat de la dette russe par les banques américaines. La Russie a répliqué en expulsant dix diplomates américains, en menaçant des fonds et ONG financées par Washington et en interdisant de territoire plusieurs membres du gouvernement de Joe Biden. L'ambassadeur américain John Sullivan est rentré cette semaine aux Etats-Unis pour des "consultations" sur fond de ces tensions exacerbées.