De nombreux manifestants, composés d'étudiants et de citoyens, ont battu le pavé, hier, à Tizi Ouzou, à l'occasion de la marche du mardi. Malgré une chaleur étouffante et un important dispositif des forces de l'ordre, les manifestants ont pu marcher, en suivant l'itinéraire habituel des marches. Devant l'entrée principale de l'université où avait débuté la marche, un groupe d'étudiants avait déjà entamé un mouvement de protestation en fermant, tôt le matin, l'accès à l'université pour demander la libération de leur camarade Adlane Ben Ouaret, arrêté vendredi dernier à Alger. "L'opinion n'est pas un crime", "libération immédiate de notre étudiant, sa place est à la faculté et non à El-Harrach", "la liberté d'expression n'est pas un crime", lit-on sur des banderoles accrochées à l'entrée de l'université. À l'arrivée d'un groupe de citoyens à 11h30, devant le portail principal de l'université sous les cris de "Dawla madania, machi 3askaria" ou encore "Libérez les détenus, libérez les otages", la marche s'ébranle suivant son itinéraire habituel. À noter que des citoyens de la localité des Ouacifs au nord de la wilaya de Tizi Ouzou ont manifesté au chef-lieu de leur commune pour demander la libération des détenus d'opinion. Par ailleurs, des dizaines de citoyens de la commune d'Illiltène, dans la daïra d'Iferhounène, et de nombreux employés de l'APC de cette même commune ont manifesté, hier, devant le tribunal de Tizi Ouzou où comparaissaient deux chauffeurs de bus convoqués par la justice après leur interpellation lors du déplacement des citoyens pour participer à la marche populaire du vendredi 26 février 2021 à Tizi Ouzou. Ils ont exigé l'arrêt des poursuites judiciaires contre ces deux fonctionnaires. Jugés hier, le procureur de la République a requis 6 mois de prison ferme et 30 000 DA d'amende contre ces derniers auxquels la justice avait reproché la détention de deux canifs au moment des faits. À Béjaïa, les membres de la communauté universitaire n'ont pas pu organiser, hier, leur marche hebdomadaire qui s'inscrit dans la dynamique du mouvement populaire du 22 Février 2019. Devant la faible mobilisation des étudiants et le déploiement des services de sécurité aux abords de l'université, les manifestants se sont contentés d'organiser un rassemblement à l'intérieur du campus de Targa Ouzemour. On nous a même signalé l'arrestation, hier matin, par la police, de quelques citoyens connus pour l'engagement dans le Hirak. K. Tighilt/K. Ouhnia