Pour cette nouvelle édition, marquée du sceau de la citoyenneté active et du Hirak, le Salon du livre de Boudjima enregistre la participation de pas moins de 110 auteurs et d'une quarantaine d'éditeurs. Après une absence de deux ans due, en 2019, au mouvement populaire Hirak et, en 2020, à la pandémie de Covid-19, la commune de Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ouzou, vient de renouer avec son très attendu salon du livre, qui s'est érigé au fil des années en un événement culturel majeur en Kabylie. En effet, le coup d'envoi de la 6e édition de ce salon, qui attire de plus en plus d'éditeurs, de visiteurs en soif de belles lectures et surtout d'invités de marque, a été donné jeudi matin à la bibliothèque communale de cette commune, située à 22 km au sud du chef-lieu de wilaya. Pour permettre sa tenue, les organisateurs du salon ont mis en place un protocole sanitaire des plus stricts. En plus du port obligatoire du masque, un stand du Croissant-Rouge algérien (CRA) a été installé à l'entrée de la bibliothèque pour distribuer gratuitement masques et gel hydroalcoolique aux participants et aux visiteurs. Pour cette nouvelle édition, le Salon du livre de Boudjima enregistre la participation de pas moins de 110 auteurs et d'une quarantaine d'éditeurs, ont indiqué les organisateurs. Au programme, des ventes de livres par des maisons d'édition, des ventes-dédicaces, ainsi que des conférences, des spectacles d'animation et des ateliers d'écriture, de peinture et de contes. "Cette 6e édition du salon devait avoir lieu en 2019 puis en 2020, mais à cause du mouvement populaire Hirak et de la crise sanitaire, l'événement a été décalé à deux reprises", nous a expliqué Brahim Boubchir, l'un des organisateurs de l'événement. Pour ce qui est des thématiques retenues cette année, notre interlocuteur a affirmé qu'il est question de citoyenneté active et du Hirak. "Nous avons décidé de marier la thématique du salon avec la situation que vit le pays", a noté Boubchir, tout en ajoutant qu'il fallait coller le salon à l'actualité du pays pour lui donner beaucoup plus de vie et surtout d'intérêt. Pour ce qui est du déroulement du salon, la journée de jeudi a été marquée par l'ouverture des stands de livres et la présentation des livres La Pieuvre de Salima Mimoune et Dans le ciel, des oiseaux et des étoiles par Ali Mouzaoui. La présentation de ces deux ouvrages a été suivie d'une conférence du chercheur Younès Adli sur le "Village Kabyle et cité grecque : citoyenneté active en question" et par une autre conférence intitulée "Enjeux politiques de la citoyenneté" par Mohamed Mebtoul. Quant à la journée d'hier, vendredi, le public a été convié à la présentation de l'ouvrage Alter ego de Bouraï Hanane, suivie d'une conférence intitulée "La laïcité est une fraternité" par l'écrivain Tarik Djerroud. "La laïcité est la clé de voûte de la modernité, du vivre-ensemble, de l'égalité et d'une société fraternelle. C'est une question taboue qu'il faut oser lancer dans la société. La laïcité à pour rôle de cimenter la société et non le contraire", a affirmé, à ce sujet, Tarik Djerroud. Cette conférence sur la laïcité a été également suivie par une table ronde animée par les écrivains et journalistes Lazhari Labter, Mustapha Benfodil et Abou Jugurtha, sur le "Hirak, l'éveil citoyen" et par une rencontre intitulée "Entre journaliste et écrivain au temps du Hirak" par Kamal Daoud et Adlène Meddi. Pour ce qui est du dernier jour du salon, prévu aujourd'hui, deux conférences sont au menu et seront animées respectivement par Ramdhane Lasheb sur le "Patrimoine culturel et citoyenneté" et par Amin Zaoui qui va traiter du "Discours religieux et nécessité de vivre ensemble", lit-on dans le programme. Le P/APC de Boudjima, Smaïl Boukharoub, a rappelé l'importance d'un tel événement qui a fait sortir sa commune de la léthargie d'avant, tout en revenant sur la naissance de ce salon juste après, a-t-il précisé, l'inauguration de la bibliothèque communale en 2013. "À son ouverture, on ne voulait pas faire de cette bibliothèque un dépotoir de livres mais plutôt un lieu pour les activités culturelles en organisant notamment un salon du livre", a-t-il rappelé, tout en précisant que cette bibliothèque compte actuellement 1 500 adhérents et plus de 12 000 ouvrages pour la plupart des dons de l'association Un livre, une vie, établie en France, présidée par Assia Yacine, une femme native de la région de Tigzirt.