L'importation de véhicules sous licence a atteint 500 millions de dollars durant la décennie 90. En dépit d'une reprise de l'émigration dans les années 90, les enfants de migrants algériens nés dans le pays d'accueil sont plus nombreux que les migrants eux-mêmes. C'est ce qu'a indiqué le rapport sur les migrations méditerranéennes financé par la Commission européenne. Les rédacteurs de ce rapport ont relevé que “les dispositions relatives au recrutement de la main-d'œuvre étrangère en Algérie et en Tunisie remontent respectivement à 1981 et 1968”. Ils ont souligné, par ailleurs, que “la migration des algériens a continué malgré la suspension des flux migratoires de main-d'œuvre salariée décidée par le gouvernement algérien en 1973 et confirmée par les autorités françaises en 1974”. Plus explicites, ils ont relevé que “la fermeture des frontières entre l'Algérie et la France a donné lieu à de nouvelles formes de mobilité dont le regroupement familial, l'asile politique, les entrées clandestines et les migrations de transit”. Ils ont souligné que “la Communauté algérienne établie en France est composée de trois catégories, à savoir la population immigrée étrangère, la population immigrée française par acquisition de la nationalité et la population française de parents immigrés algériens”. D'après les données du recensement français de 1999, on dénombre 576 000 algériens émigrés dont 477 000 sont classés comme étrangers et 157 000 ayant acquis la nationalité française. Ces données montrent, selon ces rédacteurs, que “la population émigrée algérienne a diminué et la population algérienne ayant acquis la nationalité française a progressé”. Ils ont noté que “les enfants algériens vivant dans les familles émigrées sont au nombre de 551 540 dont 470 037 sont nés en France de parents étrangers et ne figurent pas dans les effectifs des migrants algériens”. Ils ont indiqué que “les moudjahidine ont importé 38 946 véhicules pour un montant de 4,228 milliards de DA durant les années 1990, soit environ 500 millions de dollars et les véhicules importés par la formule de l'autorisation d'importation de véhicules ont atteint 1 871 pour un montant de 142,6 millions de DA”. Les initiateurs de ce rapport ont révélé que “les étrangers forment 0,26% de la population en Algérie soit 75 398 personnes selon le recensement de 1998”. Concernant l'émigration clandestine, ils ont précisé que “3 234 migrants clandestins ont été arrêtés pour séjour illégal durant le 1er semestre 2005 contre 5 680 personnes arrêtées en 2004”. Et d'ajouter : “Des réseaux de contrebande se sont installés dans les régions frontalières, difficiles à contrôler l'immensité des espaces sahariens”. Ces réseaux conjugués aux failles de la frontière entre l'Algérie et le Maroc rendent, indique-t-on, très difficile le contrôle des personnes et produits qui empruntent le circuit informel. FaIçal Medjahed