À Constantine, l'appel à une journée nationale de protestation contre ces dérives innommables, lancé par le conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation Cnapeste a été massivement suivi hier. Le débrayage déclenché par les enseignants des cycles moyens et secondaires surtout, a, en effet, provoqué une paralysie quasi totale dans la plupart des établissements scolaires de la wilaya. Une journée marquée également par la tenue, dès 10 h, d'un imposant rassemblement devant la direction de l'éducation nationale de la wilaya de Constantine. Placé sous le sceau de la colère et de la réprobation des actes de violence commis contre les éducatrices et éducateurs du secteur, le sit-in a constitué l'occasion idoine pour les participants de désapprouver les atteintes à la dignité des enseignants et de revendiquer plus de considération de la tutelle, à travers les pancartes brandies et les slogans scandés sur place. Une opportunité également pour le bureau de wilaya du Cnapeste à Constantine d'exprimer les nombreuses inquiétudes des travailleurs du secteur de l'éducation nationale. Dans une déclaration lue par le coordinateur de wilaya du Cnapeste, Rabah Boudjehcha durant ce rassemblement, le syndicat rejette toute la responsabilité de ces violences sur le ministère de l'Education nationale qui aurait choisi, selon lui, "de réduire à la mendicité, les diplômés et lauréats des différents concours qui refusent de travailler hors de leurs wilayas d'origine. La tutelle aurait failli dans la facilitation de l'accès aux permutations et entrées dans leurs wilayas de résidence des enseignants". Au même titre que la tutelle, les autorités locales et sécuritaires, la société civile et même le voisinage immédiat des enseignantes agressées sont considérés comme étant coupables de ces agressions de par leur indifférence à l'égard des souffrances et appels de détresse maintes fois réitérées des travailleurs de l'éducation nationale. Le syndicat appelle en conséquence à "la divulgation des noms des auteurs de ces agressions et à leur condamnation à la peine maximale prévue par la loi, à l'adoption d'une loi criminalisant les violences commises contre les enseignants et éducateurs, à l'acceptation par la tutelle de toutes les demandes de réintégration dans les wilayas d'origine des enseignants et à assurer la sécurité dans toutes les résidences d'astreinte des enseignantes".