La 3e conférence ministérielle de l'Union pour la Méditerranée (UPM) sur l'énergie dont les travaux ont débuté hier (par visioconférence) devrait dégager les orientations futures d'une action commune et coordonnée en matière de développement énergétique en Méditerranée, notamment dans les domaines de l'interconnexion électrique et du renouvelable. Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, prend part à cette réunion présidée par le ministre portugais de l'Environnement et de l'Action climatique. Dans son intervention, à l'occasion de cette conférence, M. Arkab a estimé que la coopération dans le secteur de l'énergie est un "axe essentiel" dans le partenariat entre les deux rives de la Méditerranée pour garantir la "stabilité" et la "prospérité" mutuelle à travers un "approvisionnement sûr et continu" en énergie. Il a ajouté que cela requiert des "investissements colossaux en amont". Pour certains observateurs, les capacités actuelles des interconnexions électriques ont été jugées "insuffisantes" dans la perspective du développement futur des échanges et du commerce dans la région. L'interconnexion nécessite l'engagement du plus grand nombre d'acteurs possible, mobilisés autour d'une vision commune. L'UPM essaye d'ailleurs de faire participer l'ensemble des acteurs intéressés (représentants gouvernementaux, investisseurs du secteur privé, institutions financières entre autres) par le développement de l'énergie dans la région. L'Union considère que le développement énergétique de la Méditerranée doit contribuer au développement durable du bassin méditerranéen en s'attelant notamment à renforcer la sécurité de l'approvisionnement, à maîtriser les émissions de gaz à effet de serre, à réduire les pollutions locale et régionale qui lui sont liées, à permettre l'accès à l'énergie et aux services énergétiques et à améliorer l'efficacité énergétique. Mais plusieurs problèmes semblent se dresser comme des obstacles sur son chemin. L'UPM en fait état dans son dernier rapport. Deux défis importants pour l'intégration régionale sont mis en évidence. Il s'agit "des infrastructures inappropriées pour les transports et la connectivité énergétique et l'absence de vision commune sur la mobilité humaine en tant que moteur de l'innovation et de la croissance dans la région". Il y est également souligné que la région Mena a besoin d'un investissement "de plus de 7% de son PIB annuel dans l'entretien et la création d'infrastructures" et que plusieurs initiatives sous-régionales vont "bientôt voir le jour pour interconnecter les réseaux électriques et permettre le commerce de l'électricité". Un argument crucial pour la région, où la concentration de centrales solaires pourraient générer "100 fois la consommation d'électricité combinée de la région Mena et de l'Europe", est-il indiqué dans le document. L'Union tente, toutefois, de surmonter les difficultés, en proposant de mettre en place "une plateforme hautement représentative" et "de promouvoir des solutions de financement innovantes et concrètes, des investissements privés et des partenariats public-privé dans la région euro-méditerranéenne, orientés vers les efforts des autorités locales" pour assurer une transition énergétique durable et relever les défis des changements climatiques. Youcef Salami