L'armée israélienne a procédé à des frappes aériennes dans la bande de Ghaza en riposte à des ballons incendiaires lancés depuis le territoire palestinien. Ces frappes et ces tirs de ballons sont les premiers incidents importants entre Israël et Gaza depuis un cessez-le-feu, le 21 mai dernier, qui a mis fin à 11 jours d'une guerre-éclair ayant fait 260 morts côté palestinien, dont 66 enfants, et 13 décès en Israël, incluant un enfant, une adolescente et un soldat. Selon des sources palestiniennes, l'aviation israélienne a visé au moins un site à l'est de Khan-Younis, ville du sud de la bande de Gaza, enclave paupérisée de deux millions d'habitants, dont environ un millier d'appartements, de bureaux et de commerces ont été détruits lors de la dernière guerre avec Israël, la quatrième depuis 2008. L'armée israélienne a déclaré que ses avions avaient attaqué des complexes armés du Hamas dans la ville de Gaza et dans celle de Khan-Younis, et qu'elle était "prête à tous les scénarios, y compris à une reprise des combats face à la poursuite des actes terroristes émanant de Gaza". Selon l'armée, les frappes ont eu lieu en réponse au lancement de ballons incendiaires, qui, selon les pompiers israéliens, ont provoqué une vingtaine d'incendies. Un porte-parole du Hamas, confirmant les attaques israéliennes, a déclaré que les Palestiniens poursuivraient leur "résistance courageuse et défendraient leurs droits et leurs sites sacrés" à Al-Qods. Le Hamas avait menacé Israël de représailles si la marche célébrant la prise de contrôle et l'annexion d'Al-Qods-Est, secteur palestinien de la Ville Sainte, par l'armée israélienne en 1967 s'aventurait notamment dans les quartiers musulmans de la Vieille Ville. Et c'est ce qu'ont fait plus d'un millier d'Israéliens d'extrême-droite mardi, avec des agressions de Palestiniens à la clé, le tout autorisé par le nouveau gouvernement israélien de Naftali Bennett, celui qui se vantait d'avoir tué beaucoup d'Arabes. Les fascistes juifs ont à nouveau été autorisés mardi à défiler dans la Vieille Ville d'Al-Qods occupée, mais la police a réservé ses coups aux Palestiniens qui protestaient contre la nouvelle provocation. Selon le Croissant-Rouge, 33 Palestiniens ont été blessés, dont au moins 6 ont dû être hospitalisés, suite à l'intervention de la police de l'occupant israélien. Une vingtaine ont été arrêtés, qui s'ajoutent aux centaines d'autres Palestiniens emprisonnés depuis début mai par le régime de l'apartheid. Cela a eu lieu alors que de 1 500 à 3 000 suprémacistes juifs défilaient, en empruntant un parcours en partie différent de celui qu'ils avaient déclaré, le gouvernement leur ayant interdit de traverser le quartier musulman de la Vieille Ville. Drapeaux israéliens au vent, emmenés par les députés "religieux sionistes" Itamar Ben Gvir et Belazel Smotrich, les manifestants ont hurlé leurs slogans habituels "Mort aux Arabes" ou "Que brûlent vos villages !". Des dizaines de colons israéliens ont pris d'assaut la mosquée d'Al-Aqsa, sous une forte protection des forces armées israéliennes, a rapporté l'agence d'information Wafa, en citant le département des waqfs islamiques à Al-Qods, troisième lieu saint de l'islam. La même source a précisé que 56 colons ont fait une descente dans les esplanades de la mosquée d'Al-Aqsa, alors que les autorités d'occupation israéliennes ont renforcé la présence policière et élevé son niveau d'alerte dans toute la ville occupée d'Al-Qods, en particulier dans la Vieille Ville, pour escorter "la marche des drapeaux", menée hier soir par des milliers de colons extrémistes. L'autorité palestinienne et les factions de la résistance ont dénoncé ces incursions de colons dans l'enceinte de la mosquée sacrée, considérant qu'elles participent, avec la saisie systématique des biens palestiniens, au plan de judaïsation d'Al-Qods occupée.