Les violences se sont renouvelées encore hier à El-Qods. Les soldats israéliens ont chargé les protestataires palestiniens en usant de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Des centaines de Palestiniens ont été blessés hier lors d'une prise d'assaut sans précédent de la mosquée d'Al-Aqsa par les forces d'occupation israéliennes qui ont usé de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène contre les fidèles présents dans ce lieu saint de l'islam, au quatrième jour des manifestations contre l'expulsion de familles palestiniennes de leurs maisons du quartier de Cheikh Jarrah au profit de colons juifs israéliens. Des dizaines de soldats se sont précipités pour attaquer brutalement les fidèles et les pousser vers Bab Hatta et Al-Asbat, afin de vider la mosquée Al-Aqsa, et pour permettre aux colons sionistes de prendre d'assaut l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa. L'armée israélienne a également pris d'assaut la salle de prière de la mosquée Qibli et de Bab Errahma afin de vider complètement la mosquée Al-Aqsa, a rapporté l'agence d'information palestinienne Wafa. Des colons juifs et sous la protection de la police israélienne ont essayé de prendre d'assaut les bourgades d'Issawya et Al-Tour. Ils ont été interdits par les habitants, provoquant des affrontements, selon la même source. Lors de cette journée de violence qui coïncide avec la colonisation de la partie est d'El-Qods par l'entité sioniste en 1967, des centaines, voire des milliers de Palestiniens ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre israéliennes positionnées à l'intérieur de l'esplanade des Mosquées, contrôlant l'accès au troisième lieu saint de l'islam. Un véhicule conduit par un colon israélien a écrasé plusieurs fidèles palestiniens sortant de la mosquée d'Al-Aqsa près du quartier Bab Al-Asbat dans la ville occupée, blessant quelques-uns parmi les Palestiniens qui se trouvaient dans ce lieu, ajoute le média palestinien. Dans les affrontements qui ont suivi, plus de 305 Palestiniens ont été blessés, dont plus de 200 évacués vers les hôpitaux en raison de blessures graves au visage et aux yeux par des balles en caoutchouc, et de suffocation, alors que sept patients sont dans un état critique, affirme le Croissant-Rouge palestinien. Dans un communiqué de presse, le Croissant-Rouge a ajouté que d'autres blessés n'ont pu être transférés suite aux mesures prises par les forces d'occupation. La police israélienne a fait état d'au moins neuf blessés dans ses rangs. Vendredi soir, plus de 200 personnes, en grande majorité des Palestiniens, ont été blessées dans les plus violents heurts depuis 2017 sur l'esplanade des Mosquées. Samedi et dimanche, les heurts ont continué entre Palestiniens et policiers israéliens dans d'autres secteurs d'El-Qods-Est, faisant plus d'une centaine de blessés parmi les manifestants qui protestaient contre l'expulsion de familles palestiniennes de leurs maisons au quartier de Cheikh Jarrah au profit de colons juifs. Une audience de la Cour suprême israélienne dans cette affaire prévue lundi a été reportée sine die. L'onde de choc de ces agressions est ressentie jusque dans la bande de Gaza, où des ballons incendiaires et des roquettes ont été lancés dans la nuit vers le sud du territoire israélien, en appui aux manifestants de Jérusalem. Deux des sept roquettes ont été interceptées par le système anti-missiles et trois sont tombées dans des terrains vagues, selon l'armée. En représailles, l'armée a tiré "contre des postes militaires" du Hamas à Gaza et fermé le point de passage d'Erez, le seul permettant à la population de Gaza de sortir vers Israël. Face à cette agression israélienne, le Conseil de sécurité de l'ONU avait prévu de tenir une réunion hier dans la journée alors que le secrétariat général de la Ligue et l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont annoncé également la tenue aujourd'hui de deux sessions d'urgence distinctes pour discuter de l'escalade des attaques israéliennes à El-Qods. Amar R.