C'est au lendemain de son arrestation à Béjaïa que Nordine Aït Hamouda, fils du défunt colonel de la Wilaya III historique, a été présenté devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Une instruction qui a duré toute la journée d'hier, puisque, selon des informations, un étudiant, qui s'est constitué partie civile dans l'affaire de la plainte déposée contre Aït Hamouda après ses propos sur l'Emir Abdelkader sur la chaîne de télévision El Hayat, a également été auditionné. C'est en fin de journée que l'ex-député a été entendu par le juge d'instruction. Selon des proches de Nordine Aït Hamouda, "c'est le parquet qui s'est autosaisi de l'affaire après la conférence animée à Tichy". D'autres évoquent l'instruction de l'affaire de la plainte déposée par plusieurs citoyens dont des membres de la famille de l'Emir Abdelkader contre Aït Hamouda. "Si c'est le parquet qui s'est autosaisi, le prévenu doit être convoqué et non enlevé", regrette un proche d'Aït Hamouda, ajoutant que dans le second cas, "c'est aux autorités judiciaires de convoquer Aït Hamouda par l'intermédiaire de la police et de la gendarmerie pour l'entendre, et non par son enlèvement alors qu'il est malade et sans médicaments". Pour rappel, Nordine Aït Hamouda été arrêté, avant-hier en fin de journée, à l'issue d'une conférence qu'il avait animée à la Maison de jeunes de Baccaro à Tichy, dans la wilaya de Béjaïa. Une conférence durant laquelle, l'ex-député s'en était pris à certaines figures de l'Histoire dont, notamment, l'Emir Abdelkader, Ibn Badis et Houari Boumediène. Son interpellation a suscité une vive réaction sur la Toile, notamment. D'aucuns ont dénoncé une atteinte aux libertés. D'autres ont dénoncé "la réaction sélective" des autorités qui sont restées de marbre devant un déferlement de haine contre une région et ses symboles historiques et culturels. À noter aussi que Nordine Aït Hamouda a soulevé une vive polémique après son passage, la semaine dernière, sur la chaîne de télévision El Hayat de Habet Hannachi, où il avait présenté des documents traitant de l'Histoire. Aït Hamouda avait qualifié certaines figures "de traîtres". La chaîne de télévision, qui l'avait interviewé, a été suspendue pour une durée d'une semaine par l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) et son patron convoqué par la police. Habet Hannachi a lui aussi été présenté hier devant le tribunal, qui l'a aussitôt relâché.