Le 21e Festival culturel européen a accueilli, samedi soir à Alger, l'Autriche et l'Espagne brillamment célébrées par une pianiste et un trio à cordes algériens et l'Orchestre symphonique de l'Opéra d'Alger, dirigé par le maestro Lotfi Saidi qui ont gratifié l'assistance d'un florilège de pièces classiques et populaires. Ouverte le 24 juin dernier, la 21e édition de ce festival qui, pour des raisons de sécurité sanitaire, se déroule uniquement en musique et au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna), a accueilli pour la soirée hispano-autrichienne, un public relativement nombreux, astreint au strict respect des mesures de prévention contre la propagation du coronavirus. Choisissant d'intituler cette double fusion des genres, "Rencontre musicale entre l'Autriche et l'Algérie" et "De Asturias à Constantine : un voyage en compagnie de l'Orchestre symphonique de l'Opéra d'Alger", les organisateurs entendent ainsi établir, par ce bel ornement du silence, une passerelle d'échange qui rappelle et renforce la grande amitié bilatérale qui lie l'Algérie à chacun des deux pays célébrés. Un programme d'une vingtaine de pièces, entre classique universel et traditionnel, scindé en deux parties, a été brillamment exécuté par le quatuor de musiciens et la cinquantaine d'instrumentistes de l'Orchestre symphonique de l'Opéra d'Alger. Lors de la première partie, le public a eu droit à de célèbres œuvres des maîtres de la musique autrichienne, interprétées dans la solennité d'une ambiance acoustique pure (sans sonorisation) par les violonistes, Vera Ait Tahar (soliste), Nazim Ali Yahia et Sidali Ghida, ainsi que la pianiste virtuose, Feriel Sadi. Le quatuor a notamment rendu les pièces, Ave Verum de wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Moment musical et Sérénade de Franz Schubert (1797-1827), Adagio, concerto pour violon de Joseph Hayden (1732-1809), Ya racha el fetten, patrimoine andalou, arrangé par le regretté Abdelwahab Salim (1931-1999) et les pièces, Schon Rosmarin, Tourments d'amour ainsi que Veuve joyeuse de Franz Lehar (1870-1948). Essentiellement du XIXe siècle, des airs célèbres des grands maîtres de la musique espagnole, Manuel De Falla (1876-1945), Issac Albéniz (1860-1909), Pascual Marquina (1873-1948), Antonio Alvarez (1784-1820) et Ruperto Chapi (1851-1909), ont constitué le premier volet de la deuxième partie de la soirée, rendu par l'Orchestre symphonique de l'Opéra d'Alger. Dans des atmosphères sobres embellies par un éclairage de grands concerts, l'assistance a pu ainsi apprécier les pièces, La danse du feu, Asturias, Espana Cani, Suspiros de Espana et El Tambor de Granaderos. Le deuxième volet du concert constitué des pièces, Suite kabyle de Sid Ahmed Belli, H'mama, Hogar et K'sour Dzayer, des regrettés, Rachid Saouli (1952-2017), Abdelwahab Salim et Hocine Bouifrou (1965-2020), a permis de rappeler la richesse du patrimoine musical algérien, dont les mélodies et les cadences rythmiques se prêtent naturellement à la distribution polyphonique. En présence de l'ambassadeur d'Autriche en Algérie, Peter Elsner-Mackay et du chargé d'affaires à l'ambassade du Royaume d'Espagne en Algérie, Thomas Lopez Vilareno, le public a longtemps applaudi les musiciens, savourant tous les moments du concert dans la délectation. Auparavant, et dans une ambiance ramassée, l'auteur, conteur et musicien Fayçal Belattar a donné lecture à un texte de sa plume présentant l'Espagne, "terre d'ombres et de lumières", judicieusement accompagné d'ornement en répliques et en accords, exécutés au qanun par Linda Ludmila Slaim, une jeune artiste promise à une grande carrière. Le 21e Festival culturel européen se poursuit au Tna jusqu'au 2 juillet prochain, sous le slogan "L'Algérie chante l'Europe". Il est animé par une pléiade de chanteurs et ensembles musicaux algériens, dont la cantatrice du chant andalou Zakia Kara Terki et le groupe chaoui Iwal qui chanteront dimanche soir, la Hongrie et Malte. APS