Le directeur de l'Entreprise portuaire d'Oran (EPO) n'a trouvé d'autres solutions que de faire un point de presse ce mercredi matin, afin de demander à ce qu'il soit mis fin dans les plus brefs délais au véritable imbroglio juridique et commercial qui oppose deux partenaires dans une opération d'importation de viande congelée : “Nous faisons appel à la justice pour qu'elle tranche le plus rapidement cette affaire… L'entreprise portuaire qui n'a rien à voir dans ce confit est en fait victime, l'immobilisation des conteneurs dans l'enceinte portuaire est un fardeau qui porte préjudice au port…” et d'ajouter plus loin : “Il aurait fallu trouver des mesures conservatoires… Maintenant, il y a un risque imminent, la marchandise est en putréfaction…”, dira en substance, le directeur de l'EPO. En fait, il s'agit d'un conflit commercial entre deux partenaires, un Iranien et un Algérien qui ont créé une société, Wesco, et importé 27 conteneurs de viande congelée. Dans un premier temps, un litige naît entre les deux personnes, puis par le biais d'autres sociétés créées, 6 autres conteneurs sont importés. L'ensemble des conteneurs soit 33 sont en souffrance au niveau du port d'Oran depuis octobre 2004. Les deux parties en conflit ont saisi la justice, l'une se réclamant de 12 décisions de justice en sa faveur, la seconde de 53. La justice, qui n'est pas parvenue à trancher, a prononcé une saisie conservatoire sur les 33 conteneurs d'où leur immobilisation au port jusqu'à ce jour !… Mais le problème prend une autre dimension depuis que les moteurs d'un des conteneurs frigorifiques est tombé en panne, avec pour conséquence, une décomposition de la viande, ce qui représente un véritable danger et un risque sanitaire certain au niveau du port. Pour le P-DG de l'EPO, on ne peut imputer à son entreprise la responsabilité de la panne et la détérioration de la marchandise arguant que la maintenance desdits conteneurs ne lui incombe pas. Cette question pouvant faire naître un autre conflit. Par ailleurs, un autre conteneur de viande congelée, en souffrance au port depuis 2003, se trouve dans la même situation avec un moteur en panne. Ce conteneur de viande congelée appartiendrait à la Sarl Tac où là aussi un conflit perdure entre l'importateur et le transporteur. Mais dans cette affaire, la destruction de la marchandise a été décidée, selon les responsables de l'EPO puisqu'il n'existe pas dans ce cas de saisie conservatoire. D'autres conteneurs de viande congelée, entre autres, se trouvent encore en souffrance au port d'Oran. Il s'agit là aussi de conflits commerciaux ou tout simplement de conteneurs abandonnés ayant dépassé le délai de 120 jours au-delà duquel il doit être procédé à l'enlèvement et à la destruction de la marchandise. C'est là l'une des facettes incroyables de la sphère du commerce extérieur tel que pratiqué dans notre pays avec des imbroglios juridiques et commerciaux et au préjudice financier énorme que personne ne veut encore cerner précisément. F. BOUMEDIENE