En dépit du contrôle intensif dont fait l'objet l'investissement touristique de la part des commissions de wilaya, la finalisation des projets touristiques agréés depuis plusieurs années, surtout à l'intérieur des zones d'expansion touristiques, a connu du retard. Le problème de la non-concrétisation des projets dans le cadre des plans d'aménagement touristique de certaines zones d'expansion touristique (ZET) approuvés par l'APW, alors que d'autres faisaient l'objet de réserves, a refait surface lors de la session en plénière de l'APW de Aïn Témouchent, tenue jeudi dernier. Consacrée à l'approbation du budget supplémentaire de l'exercice 2021 et à la présentation du bilan des activités de la wilaya, cette session a été mise à profit par Dr Wassila Belarbi, présidente de la commission tourisme et artisanat, pour mettre le doigt sur certains problèmes qui entravent le développement du secteur touristique dans la wilaya, censé constituer une ressource principale pour l'économie nationale. "En dépit du contrôle intensif dont fait l'objet l'investissement touristique de la part des commissions de wilaya, on a enregistré un retard dans la finalisation des projets touristiques agréés depuis plusieurs années, surtout à l'intérieur des zones d'expansion touristiques. Face à cette situation, il faudra prendre les mesures nécessaires à l'encontre des investisseurs récalcitrants qui ne respectent pas les délais fixés pour la réalisation et ne respectent pas les clauses du cahier des charges, conformément aux articles 10 et 27 de la loi 03-03 en date du 17 février 2003 relative aux zones d'expansion touristique et des sites touristiques", a-t-elle soutenu. Parmi les projets dont les études ont été achevées mais non encore lancés figurent ceux portant sur les deux centres d'information et d'orientation touristique de Aïn Témouchent et d'El-Amria, en plus du projet de réalisation de l'institut national du tourisme et de l'hôtellerie qui a été gelé. Selon Belouadi Bouabdallah, directeur du tourisme par intérim, cela est dû à l'absence d''autorisation de programme pour leur réalisation. Dr Belarbi s'est ensuite attaqué au problème du foncier touristique qui a toujours constitué une convoitise pour certains. Aussi, elle a proposé le renforcement du contrôle des permis de construire au niveau des plages, tout en insistant sur la nécessité de respecter les instruments de l'urbanisme et de la construction. Pour elle, l'assainissement du foncier touristique est une nécessité absolue afin de faire face aux agressions du foncier, en particulier dans la commune de Bouzedjar. "Je détiens des PV de constat émanant de la direction de l'urbanisme et de la construction des années 2016 et 2017 sur des constructions illicites à Bouzedjar. Je demande au wali d'ouvrir une enquête dans la commune de Bouzedjar", a-t-elle martelé, avant de préciser : "Il y a des arrêtés de démolition dans les ZET qui n'ont pas fait l'objet d'une exécution, en l'absence de coordination avec les différents secteurs (agriculture, forêts, hydraulique, conservation foncière et domaines) qui devront donner leurs avis. En plus de la ZET de Chatt El-Hilal dont le PAT a été approuvé par l'APW en 2015 et qui fait face à un problème de transfert de propriété, le plan d'aménagement touristique de la ZET de Hammam Bou-Hadjar demeure toujours bloqué." La raison ? "Les études scientifiques concernant des eaux souterraines sont insuffisantes et non approfondies", a estimé l'élue APW, avant de lancer : "Le spectre d'une catastrophe plane toujours au cas où des projets lourds venaient à être lancés, dans la mesure où la zone est sismique et volcanique. Pour préserver l'unique source thermale de la wilaya, il faut que l'étude soit achevée par les spécialistes en la matière afin d'éviter tout risque écologique à l'avenir, en coordination avec l'agence nationale des ressources hydriques relevant du ministère de l'Hydraulique." Invité à répondre à cette question, Belouadi Bouabdallah a assuré que "l'Agence nationale de développement touristique en charge de l'élaboration du plan d'aménagement touristique (PAT) a convié le CRAAG à mener une étude approfondie sur la ZET de Hammam Bou-Hadjar afin de lever les réserves émises par les élus de l'APW". "Le dossier du PAT de la ZET a été présenté et débattu lors d'une réunion le 5 mars 2019, après le refus de l'APC de Hammam Bou-Hadjar (...) Ainsi, il a été retenu que sur les 15 projets d'investissement touristiques programmés auparavant, 6 projets seulement sont retenus pour la réalisation d'infrastructures légères tels que les centres commerciaux, sportifs, de loisirs et d'attractions avec la maintenance de trois stations thermales, dont Sidi Ayed, l'actuel complexe thermal et une nouvelle station avec la modification du PAT tel qu'il a été conçu", a-t-il ajouté. De son côté, Boualem Hadjiej, directeur de l'hydraulique, a soutenu : "L'ANRH a confirmé que les études n'ont pas été effectuées d'une façon approfondie et que le potentiel des eaux thermales n'est donc pas confirmé."