Jusqu'à l'heure actuelle, les élus locaux refusent d'approuver ce plan. Lors d'une session extraordinaire de l'APW tenue en février 2015, consacrée, rappelons-le, à l'adoption des plans d'aménagement touristique (PAT) de sept zones d'expansion touristique (ZET), à savoir Terga, Rachgoun, S'biat, Bouzedjar, Sassel, Chatt El-Hilal et Hammam Bou-Hadjar, seuls les cinq premiers ont été approuvés, les plans d'aménagement des deux autres ont été tout simplement rejetés. À cette époque, les élus de l'APW ont joué pleinement leur rôle, car il s'agissait d'un dossier brûlant débattu dans une ambiance électrique en raison, en particulier, de l'impact de la ZET trop risqué de Hammam Bou-Hadjar, qui a fait l'objet d'une opposition farouche de la part des élus qui ont rejeté son plan d'aménagement touristique par vote à bulletin secret (18 voix contre 16). Arguments à l'appui, ces derniers ont défendu crânement leur position restée intransigeante tout au long des débats, en dépit de la volonté du wali de l'époque et de son directeur du tourisme de clore ce dossier afin de permettre aux éventuels investisseurs d'entamer les procédures administratives et de lancer les travaux de leurs projets dans la ZET. Aussi, selon la réglementation en vigueur, les PAT doivent transiter par les APC qui émettent un avis favorable. Or cela n'a pas été le cas pour celui de la ZET de la cité des bains, qui s'étend sur une superficie de 72 ha. Jusqu'à l'heure actuelle, les élus locaux de Hammam Bou-Hadjar refusent d'approuver ce plan. Si ce blocage pénalise à coup sûr la ville des thermes en matière d'investissements touristiques, celui-ci est justifié à travers les craintes exprimées aussi bien par les élus que par la population. Ces derniers jour, Maameri Hamouda, directeur du tourisme de la wilaya de Aïn Témouchent, a appelé les membres de l'APC de Hammam Bou-Hadjar à lâcher du lest et être plus raisonnables afin de ne pas laisser passer une telle opportunité d'investissement. À ce titre, M. Maameri a tenté de rassurer les plus intransigeants et les plus sceptiques que les projets n'auront aucun impact sur les sources thermales et que les investisseurs ne se limiteront qu'à l'utilisation des eaux superficielles. Il est vrai que le PAT qui a fait l'objet d'une étude commune entre les autorités de wilaya et l'APC est d'une grande utilité et que la municipalité devra l'approuver afin de pouvoir lancer des projets d'investissement touristique de qualité et qui ne sont pas nombreux, dont un grand parc d'attractions qui fait défaut dans la wilaya de Aïn Témouchent, selon M. Maameri. Celui-ci a indiqué qu'"il faudra éviter de se concentrer uniquement sur des projets de réalisation d'hôtels et de structures d'hébergement, mais prévoir des infrastructures de loisirs, un grand centre commercial et une résidence touristique permettant de créer une concurrence loyale en matière de prestations de services. C'est pour cela qu'on accorde un grand intérêt à la ville de Hammam Bou-Hadjar, qui fait partie d'une stratégie de développement touristique avec la création d'un grand nombre de postes d'emploi et des activités qui donneront un visage rayonnant à la région et à la cité des thermes et ne pas se suffire de la seule station thermale". Hammam Bou-Hadjar, qui attire un grand nombre de touristes et de curistes à longueur d'année, est un site très important de la wilaya de Aïn Témouchent, connu aussi bien pour son littoral que pour sa cité des bains. Il est utile de rappeler que les craintes affichées par les élus de l'APC et ceux de l'APW à travers la commission de tourisme que préside Dr Belarbi Wassila sont dues à la nature volcanique de la zone. Celle-ci a expliqué l'attitude de ses collègues qui se sont opposés au plan d'aménagement touristique, par les conséquences que pourrait subir la nappe d'eau chaude à la suite des travaux qui seraient engagés par les futurs investisseurs. D'ailleurs, selon une correspondance émanant du Craag (Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique) datée de 2005, la nature de la zone est volcanique et la nappe d'eau chaude est diffuse et rarement concentrée. À cette époque, Dr Belarbi, qui préside toujours la commission ad hoc au sein de l'APW, a suggéré le lancement d'une étude qui sera menée par des spécialistes en la matière sur la nappe de Hammam Bou-Hadjar, en raison de l'impact redouté sur les venues d'eau froide incontrôlées pouvant engendrer un refroidissement de l'eau chaude. Aussi, comme le stipule l'article du décret paru dans le JO 07-69 du 19 février 2007 relatif aux conditions et modalités d'octroi des concessions d'utilisation et d'exploitation, "les périmètres de protection peuvent être modifiés si de nouvelles circonstances en font reconnaître la nécessité. Dans le cas de Hammam Bou-Hadjar, toute implantation d'activité commerciale, industrielle ou artisanale est interdite", a-t-elle précisé.