Le militant du Hirak, Brahim Laâlami, a été condamné dimanche soir par le tribunal de Bordj Bou-Arréridj, dans deux affaires différentes, à deux ans de prison ferme assortie d'une amende de 200 000 DA pour chaque dossier. Il est poursuivi dans deux affaires pour "diffamation", "publication des discours semant la haine", "outrage à un corps constitué" et "incitation à un attroupement non armé", a-t-on appris auprès de Me Zine Boukhari, un des avocats du collectif de la défense. Placé sous mandat de dépôt, son procès a eu lieu après un report d'une semaine. Lors de ce procès en visioconférence, qui s'est ouvert dimanche après-midi au tribunal correctionnel de Bordj Bou-Arréridj, Brahim Laâlami est apparu très affaibli, étant en grève de la faim depuis une semaine. "La grève est un moyen de combattre pacifiquement l'injustice", avait déclaré Brahim Laâlami à un de ses avocats. Dans son réquisitoire, le procureur de la République avait requis dans la première affaire 3 ans de prison ferme et une amende de 500 000 DA et la même peine a été demandée dans la deuxième affaire. Le collectif des avocats de la défense composé d'avocats venus d'Alger, de Béjaïa, de Bouira, de Sétif et de Bordj Bou-Arréridj s'est attelé à démontrer que le dossier d'accusation est vide et à rappeler que le procès est politique. L'activiste qui avait tenté de rallier les côtes espagnoles, en compagnie de 14 autres candidats à l'émigration clandestine (harga), est accusé de sortie illicite du territoire national et condamné à 3 mois de prison ferme sans placement sous mandat de dépôt. Même s'il n'a pas fait l'objet d'un mandat de dépôt, Brahim Laâlami n'a pas été remis en liberté et a été transféré dans sa wilaya de résidence, Bordj Bou-Arréridj, pour être présenté devant le procureur de la République, et ensuite jugé dans deux autres affaires. Le jour même de son arrestation, le lundi 28 juin 2021, une peine de deux ans de prison ferme avait été confirmée à son encontre par la cour de Bordj Bou-Arréridj dans l'affaire d'"outrage à corps constitué" et "atteinte à un agent en plein exercice de ses fonctions", entre autres, selon un des avocats. Par ailleurs, la chambre correctionnelle près la cour de Bordj Bou-Arréridj a statué, hier, dans l'affaire de 15 activistes du mouvement populaire, en prononçant une réduction de la peine de prison à laquelle ils ont été condamnés en première instance. Leur peine d'un an de prison ferme prononcée au mois de mai dernier par les tribunaux de Ras El-Oued et de Bordj Bou-Arréridj a été réduite à 6 mois de prison ferme pour "incitation à attroupement" et ont été acquittés dans l'affaire de "rébellion". Sept hirakistes, soit 2 de Bordj Bou-Arréridj et 5 de Ras El-Oued, qui purgent leur peine, vont quitter la prison le 16 novembre prochain, selon Me Zine Boukhari, l'un des avocats du collectif de la défense.