Lors de notre virée dans cet hôpital, on a été confronté à un personnel soignant à bout de souffle à cause de l'afflux de plus en plus grandissant de malades. La nouvelle est tombée tel un couperet : huit décès sont enregistrés en 48 heures à l'hôpital Si Ahmed-Youcef de cette localité de l'extrême sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans cette localité où une coupure d'électricité a été enregistrée suite à une panne qui a touché une grande partie du sud de la wilaya, certains n'ont pas hésité à imputer ces décès à une défaillance d'électricité. D'autres ont pointé du doigt un problème de disponibilité d'oxygène au sein de l'hôpital et imputent ce nombre impressionnant de décès à la complication de la situation sanitaire due à la propagation de la Covid-19. Selon certaines sources, il y aurait eu même de la tension au sein de l'hôpital dans la soirée d'avant-hier. Qu'en est-il au juste ? Lors de notre virée dans cet hôpital, on a été confronté à un personnel soignant à bout de souffle à cause de l'afflux de plus en plus grandissant de malades. Selon les responsables rencontrés, ces huit décès ont été enregistrés dans le service dédié à la Covid-19. "Durant les dernières vingt-quatre heures, nous avons enregistré sept décès, des personnes âgées souffrant de maladies chroniques. Hier matin (mardi, ndlr), nous avons eu aussi un huitième décès. Il s'agit d'une femme âgée de 53 ans", nous a confié une source hospitalière rejetant en bloc catégoriquement le lien de ces décès et la coupure d'électricité. "Nous disposons de trois groupes électrogènes qui se déclenchent automatiquement dès qu'il y a un problème électrique. Pour l'oxygène, nous avons des quantités suffisantes. D'ailleurs, hier, nous avons réceptionné 2 000 mètres cubes", a ajouté la même source. Concernant ces personnes décédées, on nous a expliqué que certaines d'entre elles avaient des PCR positives alors que d'autres attendaient le retour des prélèvements. Cependant, nos interlocuteurs ont reconnu que le nombre de contaminations allait crescendo. "Il y a quelques jours, nous recevions trois à quatre patients. Subitement, nous sommes passés à une vingtaine par jour. Et je profite de cette occasion pour lancer un appel aux citoyens de Boghni pour nous aider ne serait-ce qu'avec des encouragements. Le personnel n'en peut plus. Il faudrait au contraire écouter les médecins qui préconisent le respecter les gestes barrières et d'aller se faire vacciner afin de stopper cette troisième vague qui s'annonce meurtrière", a signalé la même source. Dans cet hôpital, 79 lits sont ouverts pour accueillir les malades. "Nous avons un service de 79 lits. Ils ne sont pas encore tous occupés. Je ne peux vous donner le nombre exact de malades parce qu'il y a ceux qui arrivent et ceux qui regagnent leurs domiciles pour suivre le protocole médical", a conclu notre source. A signaler que l'EPSP de Boghni, couvrant les daïras de Draâ El-Mizan et de Tizi-Gheniff, a accéléré la cadence de la vaccination dans tous les chefs-lieux de commune relevant de sa compétence assurant que le vaccin est disponible et que la vaccination concerne toutes les personnes âgées de plus 18 ans. Les polycliniques sont ouvertes aux personnes souhaitant se faire vacciner. Cela étant, il nous a été donné de constater un certain engouement chez la population pour se faire vacciner. Hier matin, à la polyclinique de Draâ El-Mizan, il y avait beaucoup de personnes qui attendaient devant le service réservé à la vaccination. On croit savoir que ces opérations vont toucher les milieux professionnels car à Boghni les travailleurs de la commune sont invités à se faire vacciner ce jeudi à la salle des fêtes de la ville à l'initiative de l'EPSP et de l'APC.