Si la ville de Tizi Gheniff, chef-lieu de daïra de 50 000 habitants, a bénéficié d'une polyclinique depuis juillet 2013, il n'en demeura pas moins que le secteur de la santé est encore à la traîne. Cette structure sanitaire mise en service sous la pression populaire n'a pas répondu aux insuffisances sanitaires dont se plaignaient les citoyens. À défaut d'un hôpital de 60 lits, pourtant promis depuis les années 90 par la wilaya, la daïra n'a été finalement dotée que d'une polyclinique qui est saturée. "Dans cette structure sanitaire, il n'y a que deux agents paramédicaux et aucun spécialiste. Bien qu'un point d'urgence ait été accepté, nous n'avons qu'une seule ambulance. Depuis que celle-ci est en panne, l'EPSP de Boghni a mis à notre disposition celle d'Aït Yahia Moussa qui est dans un état vétuste alors qu'il faudrait au moins trois ambulances pour la maternité et les évacuations vers l'hôpital de Draâ El-Mizan parce que cette polyclinique n'est qu'un point de transit pour les malades. Souvent, nous faisons appel à la Protection civile pour évacuer les cas d'urgence", nous confie un employé de la polyclinique sous couvert de l'anonymat, qui nous apprend que même les médicaments de base et les objets utilisés pour les pansements ne sont pas disponibles en quantité suffisante. Quant à la maternité, elle fonctionne avec huit sages-femmes non assistées par un gynécologue. D'ailleurs, souligne la même source, elles ne prennent jamais de risques. Toutes les parturientes sont évacuées à Draâ El-Mizan, et parfois même vers la clinique Sbihi de Tizi Ouzou. En plus, le personnel de la polyclinique fait face quotidiennement à l'insécurité. "Chaque jour, il y des rixes au sein de la structure et nous ne sommes pas protégés contre les agressions aussi bien verbales que physiques. Nous n'avons que des gardiens de nuit mais, la journée, nous sommes livrés à nous-mêmes", ajoute la même source. Même à M'kira la situation n'est pas reluisante. "La radiographie a été réparée mais elle ne fonctionne pas car il n'y a pas de clichés", nous dit un malade qui venait d'être orienté vers la polyclinique de Tizi Gheniff. Devant le grand nombre de malades qui se présentent à cette structure, le personnel se trouve débordé. O. Ghilès