L'enquête onusienne sur l'assassinat de Hariri conclut sur l'implication de Damas, à la satisfaction de Washington, qui rêve d'en découdre avec ce pays accusé par Bush d'alimenter le terrorisme en Irak. Il y a des preuves convergentes montrant à la fois l'implication libanaise et syrienne dans cet acte terroriste, a affirmé le chef de la commission d'enquête de l'ONU, le magistrat allemand Mehlis. Il a remis, jeudi, au bout de quatre mois d'enquête, son rapport au secrétaire général de l'ONU. C'est un fait bien connu que le renseignement militaire syrien a eu une présence envahissante au Liban au moins jusqu'au retrait des forces syriennes à la suite de la résolution 1559, est-il écrit dans ce rapport qui précise que les anciens hauts responsables de la sécurité au Liban étaient désignés par Damas pour conclure : “Vu l'infiltration des institutions et de la société libanaises par les services de renseignement syrien et libanais œuvrant en tandem, il serait difficile d'imaginer un scénario où un complot en vue d'un assassinat aussi complexe aurait pu être mené à leur insu.” Après publication de ce rapport, des députés libanais ont lancé sur la télévision Al-Moustaqbal, propriété de la famille Hariri, un appel à la démission du président libanais Emile Lahoud mais, l'appel n'est pas partagé par la classe politique, notamment les chrétiens. La Syrie juge, pour sa part, le rapport partial, politisé et loin de la vérité. Le ministre syrien de l'Information est formel, tout cela n'est qu'un scénario pour isoler, voire agresser son pays. Quant au président libanais, il a démenti avoir reçu un appel téléphonique de la part d'un suspect dans l'assassinat de Rafic Hariri quelques minutes avant l'explosion ayant coûté la vie à celui-ci, comme l'affirme le rapport de la commission d'enquête de l'ONU. L'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, et de 20 personnes, dans un attentat à la bombe en plein Beyrouth le 14 février, avait plongé le Liban dans la crise. De nombreux Libanais avaient imputé le crime à la Syrie, pays voisin du Liban qui a exercé une tutelle sur son petit voisin pendant trois décennies. Damas a toujours nié toute implication mais ses autorités sortent très affaiblies de cet assassinat. Le crime, qui avait causé un tollé dans le monde, a accéléré le départ des forces syriennes du Liban, ce qui était l'une des exigences de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. D. B.