Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a appelé à accélérer la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation, issu du processus d'Alger, soulignant l'importance de la tenue des élections dans les délais et qu'elles se déroulent dans les conditions requises de liberté, de transparence et de régularité. Dans une interview parue mardi dans le journal malien l'Essor, le chef de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) a souligné la nécessité d'"aller plus vite, beaucoup plus vite pour accélérer le retour de la paix et de la stabilité partout dans le pays. Notre rôle est d'aider à créer un espace pour que les processus en cours aboutissent, qu'il s'agisse de la transition actuelle, de l'application de l'accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger, ou de la stabilisation du Centre". Dans les semaines et mois à venir, l'action de la Minusma "continuera à s'articuler autour de trois axes : le soutien à la mise en œuvre de l'accord pour la paix, la stabilisation du Centre et l'appui à la transition. J'ai espoir, après la dernière réunion du comité de suivi de l'accord pour la paix, que le rythme de mise en œuvre des engagements pris sera accéléré", a-t-il déclaré. C'est réalisable, selon lui, "tant que le gouvernement (malien), par la voix du Premier ministre, les mouvements signataires ont dit leur volonté de rattraper le temps perdu". "Il est impératif que des avancées décisives soient faites sur les dispositions qui constituent le cœur même de l'accord, à savoir le DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion), les réformes institutionnelles et le développement des régions du Nord", a-t-il insisté. En même temps, M. Wane a reconnu que "des retards considérables" ont été accusés dans l'application de l'accord, estimant que "chaque jour de retard se traduit par des souffrances supplémentaires pour les populations des régions concernées (...)". "Il n'y a plus de temps à perdre. Les parties se doivent, pour le bien du Mali et de son peuple, de réaliser, dans les mois à venir, ce qui n'a pu être fait ces six dernières années", a-t-il poursuivi. Cela signifie, d'après lui, "honorer les engagements pris, faire davantage pour renforcer l'appropriation de l'accord pour la paix par tous les Maliens, en menant le travail de pédagogie et d'explication qui a largement fait défaut jusqu'ici, et faire le constat objectif que le statu quo actuel est préjudiciable au Mali et à la région". Cela signifie aussi "tirer profit de la forte mobilisation de la communauté internationale en faveur du Mali (...), l'absence de résultats peut et risque de décourager les bonnes volontés internationales", a prévenu le chef de la Minusma. Par ailleurs, il a présenté l'accompagnement de la transition comme l'une des priorités stratégiques de la Minusma, en plus du soutien à la mise en œuvre de l'accord pour la paix et à la stabilisation du centre du Mali. Dans ce cadre, la mission onusienne œuvre étroitement avec l'UA (Union africaine) et la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), mais aussi avec d'autres partenaires pour faciliter la conclusion de la transition dans les délais qui ont été convenus. Enfin, le représentant spécial a mis l'accent sur un aspect important de l'accompagnement portant sur la préparation des élections qui couronneront la transition. Le devoir de la Minusma, comme le décrit son chef, est "de tout faire pour permettre aux autorités maliennes de remplir leur engagement dans ce sens". "Il est important que les élections aient lieu dans les délais et qu'elles se déroulent dans les conditions requises de liberté, de transparence et de régularité. Ce sera là une véritable réussite pour la transition", a-t-il conclu.