Selon les enquêtes menées par plusieurs instituts de recherche, l'enseignement à distance, bien que nécessaire dans la conjoncture actuelle notamment, présente des lacunes pénalisant à la fois l'enseignant et l'étudiant. L'enseignement à distance sera maintenu à la prochaine rentrée universitaire, a affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, jeudi, lors de la conférence nationale des universités, tenue à la Faculté de médecine, à Alger. Les cours dans les matières essentielles seront, cependant, dispensés en présentiel, a ajouté le ministre, affirmant, par ailleurs, que l'expérience de l'enseignement hybride, pour l'année 2020-2021, a donné des résultats globalement "satisfaisants", malgré la conjoncture exceptionnelle liée à la crise sanitaire. "L'université algérienne a acquis une expérience indéniable face à cette pandémie. L'enseignement à distance ou en présentiel a permis à nos universités de faire face à cette nouvelle situation, en assurant la continuité des cours dans de bonnes conditions, malgré les difficultés imposées par la crise sanitaire", a dit le ministre, en appelant les chefs d'établissement et les recteurs des universités à "poursuivre les efforts pour atteindre encore de meilleurs résultats et à pallier les difficultés subsistantes dans cette formule de l'enseignement à distance". Lors de cette conférence nationale des universités qui a regroupé 107 responsables et recteurs des différentes universités algériennes, des communications, études et exposés ont été présentés sur l'évaluation de l'enseignement à distance de l'année universitaire 2020-2021. Si ces études montrent des résultats acceptables vu la conjoncture sanitaire, de grandes difficultés subsistent, à commencer par l'accès à internet qui prive, dans plusieurs régions, des centaines d'étudiants de bénéficier des cours dispensés à distance. Pour l'inspecteur des statistiques, M. Belarbi, l'enquête menée par son service, a "montré que l'expérience de l'enseignement hybride est moyennement acceptable". Il préconise une meilleure optimisation des moyens pour permettre à tous les étudiants d'accéder à la plateforme de l'université. Selon, toujours, l'enquête qu'il a présentée, un certain nombre d'autres lacunes ont été relevées, elles ont principalement trait à la mauvaise communication ou encore, dans plusieurs cas, aux difficultés d'assimilation. Il s'agit pratiquement des mêmes difficultés rencontrées dans plusieurs pays d'Europe, d'Asie ou encore d'Amérique du Nord où l'enseignement à distance a été adopté depuis l'apparition de la crise sanitaire mondiale due à la Covid-19. Une autre enquête réalisée par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) montre, par exemple, que le Japon, le Canada, l'Egypte, le Maroc ou encore la Tunisie font face aux mêmes problèmes liés à l'interactivité entre l'enseignant et l'étudiant, à l'assimilation, à l'absentéisme ou encore à l'évaluation. L'enquête révèle, à ce propos, le DG du Cread, que le taux d'échec a connu une augmentation dans plusieurs pays, parmi les plus modernes. En Algérie, le problème majeur reste l'accès à internet. "Des efforts seront encore multipliés dans ce domaine et les universités algérienne verront dès cette année leur débit internet multiplié par 10", a déclaré, en marge de la conférence nationale des universités, le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Ghouali Noureddine. Pour les étudiants habitant dans les zones d'ombre où le réseau internet est défectueux, "toutes les universités mettront à leur disposition, comme cela a été le cas cette année, des espaces dotés de micro-ordinateur ouvert de 8 heures à 20h", souligne Abdelhakim Bentellis, recteur de l'Université d'Alger.