Les cours du pétrole sont dans une tendance à la hausse depuis la mi-février. La bonne tenue des prix s'explique par des indicateurs économiques "favorables", avec en particulier un "réajustement à la hausse de la croissance mondiale par l'OCDE" dans sa dernière publication, relève une note d'analyse de l'IFP Energies nouvelles (Ifpen). Ainsi, détaille l'institut français, la croissance mondiale devrait atteindre "5,6%" en 2021, après un recul de "3,4%" l'an passé. L'OCDE, qui note l'importance du rythme de la vaccination comme facteur positif, mais aussi les risques des effets des variants sur la croissance comme facteur négatif, évoque deux scénarios alternatifs. Dans le cas le plus favorable, le PIB mondial reviendrait à son niveau d'avant-crise en début d'année 2022. La reprise de la demande de pétrole stimule également les cours de l'or noir. L'institut français cite dans sa note d'analyse le dernier rapport en date de l'Opep, un document qui a révisé légèrement à la hausse les perspectives de la demande mondiale en 2021, désormais estimée à "96,3 millions de barils par jour (Mb/j), en progression de 5,9 Mb/j par rapport à l'an passé". Côté offre, il y a matière à de nouvelles améliorations, car certains pays surproduisent. La preuve, la production des non-Opep a progressé de près de 1 Mb/j dont 0,4 Mb/j en Amérique du Nord (Canada surtout) et 0,2 Mb/j en Amérique du Sud. L'Ifpen relève que le bilan de l'écart entre la demande et la production non-Opep met en évidence un "besoin résiduel qui devrait passer de 25,3 Mb/j à 27,4 Mb/j au deuxième trimestre et à 28 Mb/j au troisième". Cela signifie, poursuit l'Institut, que l'offre de l'Opep, qui a atteint 24,8 Mb/j en février, devrait "progresser de 2 Mb/j au moins dans les prochains mois pour équilibrer le marché". Mais la prudence de l'Arabie saoudite à agir, confirmée lors des trois dernières réunions de l'Opep+, "laisse planer un doute sur cette éventualité", fait observer l'Ifpen. Tout dépendra in fine de la solidité de la reprise et du niveau de la baisse des stocks détenus en mer ou par les pays OCDE, baisse qui constitue un objectif de l'Opep+. Toujours au chapitre de l'offre, "avec la progression des prix du pétrole observée ces dernières semaines, l'EIA a réajusté à la hausse la production américaine de pétrole en 2022 dans des proportions significatives : +1 Mb/j par rapport à ce qui était anticipé en janvier", rappelle l'organisme français. Si cette tendance se confirme, "les perspectives d'évolution de la production de shale oil pourraient progressivement avoir pour effet de modérer la progression des prix du pétrole", estime l'Ifpen. D'après les dernières statistiques de l'EIA, les stocks de pétrole aux Etats-Unis ont progressé de 13,8 millions de barils (Mb), à 498,4 Mb au 5 mars, progression supérieure à ce que prévoyaient les analystes. Cela s'explique par un taux d'utilisation des raffineries encore faible (69%), alors que la production, à 10,9 Mb/j, est remontée au niveau précédant la vague de froid.