La flambée des cas de contamination en Algérie fait craindre le pire. La situation semble de plus en plus préoccupante devant la propagation, jamais observée jusque-là, du coronavirus. Le variant Delta est six fois plus virulent que ses prédécesseurs. Devant cette situation, les professionnels de la santé, en première ligne dans la lutte contre cette pandémie, tirent la sonnette d'alarme. Le Collectif des professeurs en sciences médicales appelle à un sursaut citoyen. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, ce collectif appelle non seulement à une suspension immédiate des marches populaires à Tizi Ouzou et à Béjaïa, mais aussi à tout type de regroupement. "En raison de la sévérité particulière de la vague actuelle de la Covid-19, le Collectif des professeurs en sciences médicales appelle tous les citoyens à suspendre toute marche et regroupement à risque, notamment les marches du vendredi, à partir de cette semaine, et ce, jusqu'à ce que cette vague soit maîtrisée", lit-on dans le document. Le porte-parole du même collectif, le Pr Brouri, est affirmatif : la situation sanitaire est en train de devenir tout simplement incontrôlable. "Le virus actuel, variant Delta, se propage à une vitesse jamais observée, provoquant une pandémie incontrôlable, contaminant et semant la mort sur son passage, partout dans le monde", écrit-il, en prédisant des heures encore plus sombres dans un proche avenir, faute d'une vaccination de masse dans notre pays. "Il faut nous attendre à vivre de mauvais moments et une saturation de nos hôpitaux comme jamais observée", prévient-il dans le communiqué. Devant cette situation catastrophique, l'urgence est de s'attaquer aux foyers où le virus se propage le plus rapidement. Le Collectif des professeurs en sciences médicales appelle les pouvoirs publics à libérer les prisonniers, détenus d'opinion, sachant que le milieu carcéral favorise hautement la propagation de la Covid-19. "Nous demandons instamment aux pouvoirs publics de libérer tous les prisonniers, détenus d'opinion, sans condition, dans les meilleurs délais. Les maintenir en prison dans les conditions carcérales que l'on connaît, idéales pour une prolifération et la propagation mortifère du virus, avec la promiscuité, l'insalubrité et l'absence de toute vaccination, c'est les exposer à une mort certaine pour un bon nombre d'entre eux. Personne ne se le pardonnerait", lit-on dans la déclaration de ce collectif. Le document recommande, par ailleurs, aux citoyens de faire preuve de responsabilité, en allant se faire vacciner. "Plus nous serons nombreux à être vaccinés, plus vite notre pays pourra reprendre une vie normale, car nous vivons aujourd'hui une vague de 'pandémie des non-vaccinés'. Ceux qui sont vaccinés, même contaminés, échappent aux formes graves, à l'hospitalisation et à la mort. Ceux qui ne le sont pas ont peu de chance d'y échapper. Le virus les rattrapera, un jour ou l'autre, à l'occasion d'une autre vague. Nous n'avons d'autre choix que le vaccin et le respect strict de toutes les mesures barrières", écrit le Collectif des professeurs en sciences médicales.