Depuis hier, le Parlement est en vacances jusqu'au premier jour ouvrable du mois de septembre. La cérémonie de clôture de la session 2020-2021 a duré à peine une heure, le temps de la lecture, au Conseil de la Nation puis à l'APN, des discours des présidents des deux chambres parlementaires, de la récitation de versets coraniques et l'interprétation de l'hymne national. Le Premier ministre, Aimene Abderahmane, et les membres de son gouvernement se sont abstenus de faire la moindre déclaration à la presse. Paradoxalement, Salah Goudjil, président du Sénat, et son homologue à l'Assemblée nationale, Ibrahim Boughali, ont à peine évoqué la crise sanitaire aggravée par un rebond des contaminations et un nombre anormalement élevé de décès conséquemment au manque d'oxygène dans les hôpitaux. Ils se sont limités à "saluer" les décisions prises la veille en Conseil des ministres — un confinement de 20h au lendemain 6h et la fermeture de certains espaces publics dans 35 wilayas — et à s'incliner à la mémoire des victimes du Sars-CoV-2. Recourant à la sémantique employée usuellement dans les discours officiels, les deux hommes se sont longuement étalés sur "les manœuvres" du voisin de l'Ouest, le Maroc, visant à "fragiliser les autorités algériennes au plan interne". Pour Salah Goudjil, le processus de renouvellement des institutions de l'Etat par voie électorale (il a cité la présidentielle du 12 décembre 2019, le référendum du 1er novembre 2020 et les législatives anticipées du 12 juin 2021 ainsi que la perspective des élections municipales anticipées qui seront organisées l'automne prochain) "dérange énormément, surtout à l'étranger, ceux qui n'aimeraient pas voir l'Algérie appuyée à des bases solides et saines (...) les choses sont désormais claires pour ce qui est de l'hostilité à l'égard de l'Algérie". Il a incité ses concitoyens, quelles que soient leurs idéologies et convictions politiques, à se mobiliser pour la préservation de l'unité du territoire de souveraineté nationale, de la sécurité des frontières et de l'autonomie de la décision politique. Plus frontal dans ses récriminations contre le royaume chérifien, Ibrahim Boughali l'a accusé d'avoir franchi "les lignes rouges" dans son adversité et ses attaques contre l'Algérie. Dans les couloirs de l'hémicycle du Palais Zighoud-Youcef, des députés ont indiqué que le Premier ministre présentera la déclaration de politique générale de son gouvernement, dès l'ouverture de la prochaine session parlementaire. Il aura ainsi épuisé le délai de 45 jours, qui lui est imparti par la Constitution. L'échéance court à partir de la date de l'installation officielle de la neuvième législature.