Les prix du pétrole restaient stables après leurs pertes du début de semaine, attendant les données hebdomadaires sur les réserves des Etats-Unis. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 72,43 dollars à Londres, en très légère hausse de 0,03% par rapport à la clôture de la veille. À New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre cédait 0,26% à 70,38 dollars. Le "potentiel détournement" d'un navire au large des Emirats arabes unis s'est terminé sans dommage, a annoncé, hier, l'agence de sécurité maritime britannique UKMTO, six jours après une attaque meurtrière contre un pétrolier dans le Golfe. Les tensions dans le détroit d'Ormuz, passage obligé pour l'essentiel de la production pétrolière de nombreux pays du Moyen-Orient, font d'habitude grimper les prix de l'or noir. Mais "le dernier coup de pression géopolitique n'a pas soutenu les prix", note l'analyste Stephen Brennock. Au contraire, depuis le début de la semaine, le Brent cédait 4% et le WTI 4,9%. "Les prix ont été malmenés lundi en raison de la remontée du nombre de contaminations par la Covid-19 à travers le monde", commentent les analystes de JBC Energy. Les investisseurs pétroliers s'intéressent aux données de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) pour se faire une idée de la demande du premier consommateur mondial. Les stocks de brut sont attendus en baisse de 3 millions de barils, et ceux d'essence de 1,5 million de barils, selon la médiane d'analystes interrogés par l'agence Bloomberg. Mardi, la fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier aux Etats-Unis, l'American Petroleum Institute (API), dont les données sont jugées moins fiables, a rendu compte d'une baisse des stocks de brut de 879 000 barils. Par ailleurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a publié, le 15 juillet dernier, son rapport mensuel dans lequel, elle dit s'attendre à ce que la demande grimpe de 3,3 millions de barils par jour l'année prochaine. Cela équivaudrait à une moyenne de 99,9 millions de barils par jour, soit dans la fourchette des niveaux de la demande en 2019. Ces prévisions arrivent dans un contexte d'inégalité des taux de vaccination et de montée en puissance du variant Delta du coronavirus. Mais pour l'Opep, les mesures de relance continueront de stimuler la consommation de pétrole au cours du second semestre de 2021 et l'année prochaine. Si les prix du pétrole ont régressé de plus de 1,3% ce jeudi en partie à cause d'une augmentation inattendue des stocks d'essence et d'autres produits raffinés, globalement, le maintien des stocks des pays riches en dessous de la moyenne de la période 2015-2019 est un bon indicateur de la stabilité du marché. L'Opep avertit, cependant, que la forte reprise économique prévue pourrait entraîner une hausse rapide de l'inflation et, par conséquent, une augmentation des taux d'intérêt. "Cela pourrait voir les niveaux élevés de dette souveraine devenir un fardeau considérable pour la santé budgétaire de nombreuses économies", a déclaré l'organisation. Si l'Opep a annoncé un accord entre les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, les investisseurs craignent toujours que les alliés ne soient pas sortis de l'impasse. L'annonce de l'accord a, d'ailleurs, été le déclencheur de la chute des prix, qui s'est poursuivie avec l'annonce de la hausse des niveaux de stocks.