Ces terroristes, qui font partie de la phalange El-Farouk, observent depuis des semaines une trêve, occupant des campements près des hameaux de Baba Ali et Krarib, dans la wilaya de Bouira. Des dizaines d'éléments du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), pour la plupart des fidèles à l'ancien chef de l'organisation, Hassan Hattab, observent depuis plusieurs semaines une trêve occupant des campements près des hameaux de Baba-Ali et Krarib au cœur des monts surplombant les villes de Lakhdaria et de Kadiria. C'est ce que nous avons appris de sources au fait de l'évolution de la situation sécuritaire dans la wilaya de Bouira. Il s'agit d'une partie des éléments de la phalange El- Farouk du GSPC qui serait dirigée par l'“émir” Bouchnaq. Ces membres de l'organisation terroriste se recrutent parmi les éléments convaincus par les démarches entreprises par Hattab qui tenterait, à travers des négociations avec les autorités, de trouver une porte de sortie à ses éléments éprouvés par les souffrances endurées dans les maquis et les incessants coups de boutoir qui leur sont portés par les forces combinées des services de sécurité. Selon nos sources, Hattab a séjourné, il y a quelques semaines, dans la région de Kadiria où une de ses sœurs est mariée. C'est là qu'il aurait rencontré plusieurs délégués de groupes armés pour leur transmettre le message concernant les négociations engagées avec les autorités pour faciliter le retour dans la société des terroristes encore en activité. Ces terroristes écumaient un vaste territoire qui s'étend des gorges de Lakhdaria à l'Ouest jusqu'aux limites des monts du Djurdjura à l'Est, mais leur nuisance s'est également manifestée dans les régions du sud de la wilaya de Tizi Ouzou (Draâ El-Mizan, Boghni, Tizi-Ghenif) et à l'est de Bouira vers Aïn Bessem. Ces groupes, qui n'ont pas encore déposé les armes, apparemment pour se protéger d'éventuelles actions de représailles des groupes rivaux, sont dans l'attente des résultats des contacts engagés et des assurances qui leur seront données. Pour le moment, d'après nos sources, on ne pourrait considérer ces individus comme des repentis tant qu'ils ne sont pas complètement rendus. Mais, selon toute vraisemblance, ces éléments seraient décidés à quitter définitivement le maquis, sinon ils ne se seraient pas manifestés ainsi. En tout cas, du côté des autorités, on semble prendre la chose au sérieux puisque l'on signale la présence dans la région d'“envoyés spéciaux” dépêchés par la présidence de la République pour accélérer le processus de reddition. Nous apprenons également que d'autres groupes récalcitrants auraient l'intention de se joindre au processus de reddition. Ils auraient tenu, il y a quelques jours, un conclave dans les maquis de Beggas situés sur les limites territoriales des wilayas de Tizi-Ouzou et de Bouira. Mais, l'accrochage qui a eu lieu dans la forêt de Rabta, sur les hauteurs de la ville de Kadiria, entre les forces combinées des services de sécurité et les terroristes, et qui s'était soldé par l'élimination de 9 éléments armés et la mort de quatre militaires serait venu brouiller quelque peu la situation. Il pourrait s'agir d'une action de diversion des groupes terroristes les plus radicaux, qui tenteraient à travers leur geste de casser la dynamique de reddition de leurs acolytes. En tout cas, les contacts avec les familles des terroristes sont privilégiés par les autorités pour convaincre leur progéniture de se rendre, comme le démontre le travail qu'accomplit l'Organisation algérienne pour la protection de la paix (voir encadré). En tout cas, du côté des groupes armés en trêve, tous les regards sont maintenant braqués sur les contacts qu'a entrepris leur négociateur en chef, Hassan Hattab, alias Abou Hamza, en l'occurrence, qui, du reste, ne s'est pas fait prier pour mettre la barre très haut. Demander le maximum pour avoir le minimum, telle serait pour certain la tactique de l'ancien “émir” national du GSPC, tant les revendications paraissent impossibles à satisfaire. En effet, dans un entretien qu'il a accordé, il y a quelques jours, au quotidien El Shark El Awsat, il n'a pas hésité à réclamer le retour du FIS sur la scène politique, la levée de l'appellation de terroriste sur ses éléments et la libération de Ali Benhadj. En contrepartie de quoi, il appelle les membres des groupes armés à cesser “le combat”. Actuellement, et selon ses déclarations, il serait en pleines négociations avec certains groupes de son organisation pour les convaincre d'abandonner la lutte armée et de répondre favorablement à l'initiative du président de la république portant paix et réconciliation nationale. Hamid S.