Des promoteurs sans scrupules ont lancé des projets immobiliers sans se soucier des dommages qu'ils causent à l'environnement, en violant la loi protégeant le domaine maritime, au su et au vu de tous. Scandalisée par les atteintes portées non-stop au littoral et notamment par l'ouverture accrue à la construction des espaces maritimes protégés, l'Union des associations de quartiers de la wilaya d'Annaba (Uaqwa) est montée au créneau pour dénoncer les abus constatés et pour exiger une enquête sur cette situation. Dans un communiqué rendu public hier, les représentants des associations interpellent tout particulièrement le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et les membres du gouvernement, dont ceux de l'Intérieur, du Tourisme, de l'Environnement et des Travaux publics, à l'effet d'intervenir et de mettre fin à ce qui s'apparente à une destruction en règle du domaine maritime, de la corniche d'Annaba et de ses espaces verts notamment. Les auteurs de cet écrit évoquent de véritables forfaits perpétrés par des pseudo-investisseurs tout au long de la côte bônoise, sur un foncier relevant du domaine maritime, et des entorses flagrantes aux dispositions du décret n°76-63 du 25 mars 1976 relatif à l'institution du livret foncier et délimité dans l'arrêté 2117 du 23 septembre 2018 protégeant le domaine maritime depuis la localité de Sidi Salem jusqu'à la ville côtière de Chetaïbi. "Animés d'un esprit cupide, vénal et surtout insatiable, ces promoteurs partisans du tout béton n'ont ménagé ni arbres ni lits de ruisseaux, encore moins l'équilibre naturel du domaine maritime donnant lieu à des catastrophes naturelles dont les inondations. Encouragés par des autorités locales laxistes, sinon complices, ils n'ont ménagé aucun obstacle, naturel soit-il, pour verser en masse leur béton", dénonce l'auteur du communiqué. Et de s'interroger pourquoi les investisseurs ne s'installeraient pas dans les deux zones d'expansion touristique (ZET) d'Oued Bagrat, ou encore dans celles de Chetaïbi et de Ras El-Hamra, plutôt. Une question à laquelle le ministère des Finances s'intéresse de près, apprend-on de sources proches de ces services, qui affirment que la direction des impôts d'Annaba a été instruite par sa tutelle à l'effet de procéder à une vérification approfondie de toutes les transactions effectuées entre les propriétaires. "Dans un passé récent, des propriétaires terriens installés sur la corniche d'Annaba ont cédé des assiettes de terrain à des pseudo-promoteurs dont les déclarations aux impôts ont été drastiquement minimisées. Or, selon le barème appliqué, on est très loin des prix appliqués dans les zones côtières", explique notre source, en signalant que des inspecteurs des impôts ont entamé une vérification approfondie de situation fiscale de l'ensemble des propriétaires et des acquéreurs du foncier maritime. Une opération qui peut mettre en échec et débusquer la fraude et l'évasion fiscales sans préjudice de l'action attendue de la commission nationale spécialisée dans l'approbation des plans des projets hôteliers et touristiques, qui filtre et rejette tous les projets installés hors les ZET.