L'avant-projet de loi sur l'urbanisme tient compte de l'aspect "économique" des territoires et comporte plusieurs nouvelles dispositions dont celle relative à la "géographie urbaine". Des experts participant à une journée d'étude consacré à ce texte de loi, organisée, hier, à Alger, ont expliqué que "l'aire urbaine, un espace qui se superpose au découpage administratif, est le périmètre fonctionnel de la ville, c'est-à-dire l'échelle où peut être projetée et s'exercer une gestion de l'urbanisme durable, du foncier et du développement économique". Toutefois, cela devrait impliquer des mesures variées pour soutenir un développement plus harmonieux en ce qui concerne les infrastructures, l'aménagement du territoire, l'économie et les aspects sociaux. La loi en projet doit ainsi contribuer à la recherche d'une meilleure cohérence des territoires dans un cadre environnemental que la société souhaite sécuriser et protéger. C'est ce à quoi aspire la directrice générale de l'urbanisme et de l'architecture au ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Naïma Rachedi, présente à cette réunion. Mme Rachedi a, en effet, souligné que le texte dont nous discutons vise au "développement de la cohérence des territoires au profit du bien-être des citoyens", en prenant en considération un ensemble de paramètres dont "l'emploi, l'interaction entre habitants, l'attractivité...". Elle a, par ailleurs, ajouté que cette loi, qui devrait ouvrir une perspective vers l'avenir dans le domaine de l'urbanisme, permettrait de "lutter contre la spéculation foncière et de renforcer le contrôle de l'urbanisme". Dans un discours lu en son nom par le directeur général de la Caisse nationale du logement (CNL), Ahmed Belayat, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belarib, a mis en exergue les principaux objectifs de cet avant-projet de loi : "Maintien d'un équilibre entre les exigences du développement socioéconomique des villes et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles, ainsi que le renforcement de la coordination et l'harmonisation des politiques sectorielles de logement, d'aménagement et des infrastructures destinées à l'investissement et les transports." Le ministre a également rappelé les dispositions prévues dans l'avant-projet de loi pour la "prévention des risques naturels et l'encadrement d'un dialogue entre les acteurs et la société civile, afin de développer les outils de l'urbanisme". Le projet dont il s'agit vise, également, à promouvoir un développement "urbain durable à travers une nouvelle approche de l'urbanisme qui redonne à l'Etat le contrôle de l'urbanisation avec, en perspective, la promotion d'un développement urbain cohérent". Il introduit, en outre, des innovations relatives "au régime foncier, à la maîtrise d'ouvrage, ainsi qu'aux instruments d'urbanisme réglementaire". Un comité stratégique de l'aire urbaine (Comurb) sera mis en place en vertu de cette loi. Il sera chargé "d'élaborer une charte stratégique de cohérence urbaine et d'en d'assurer le suivi". Ce comité partage avec les communes la charge de "l'élaboration des instruments d'urbanisme". Le projet de loi traite aussi des seuils minimaux d'espaces verts et l'organisation des organismes de proximité et des centres d'attractivité. De plus, il accorde une attention à la mise à niveau des "compétences et à la formation aux nouveaux métiers de la ville".