Un budget de près de 13,5 milliards de dinars vient d'être alloué pour la stabilisation des prix du sucre blanc et de l'huile alimentaire raffinée ordinaire, selon le décret présidentiel n°21-310 publié dans Journal officiel n°61 du 11 août en cours. Ce texte prévoit le transfert d'"une dotation au budget de fonctionnement du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations". Le décret précise que cette provision est affectée au budget de l'année 2021, dédié au fonctionnement du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, dans la section n°46-03, relative à la contribution de l'Etat pour la stabilisation des prix du sucre blanc et de l'huile alimentaire raffinée ordinaire. Les statistiques du ministère du Commerce indiquent que près 12 milliards de dinars ont été décaissés par les pouvoirs publics entre 2011 et 2017 au titre des subventions des prix de l'huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc. Le ministère du Commerce avait mis en œuvre, faut-il le rappeler, un système de stabilisation des prix de l'huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc, décidé par l'Etat au début de l'année 2011 à travers le décret exécutif du 6 mars 2011. Ce décret a fixé le prix plafond au consommateur ainsi que les marges plafonds à la production, à l'importation et à la distribution, aux stades de gros et de détail, de ces deux produits. Ce texte a ainsi fixé les prix plafonds des bidons d'huile ordinaire raffinée de 5 litres, de 2 litres et de 1 litre respectivement à 600 DA, 250 DA et 125 DA, alors que les prix du kilogramme de sucre blanc vendu en vrac et préemballé ont été fixés respectivement à 90 DA et 95 DA. En mars 2016, un comité interministériel chargé de l'examen et de l'évaluation des demandes de compensation avait été créé. Ce comité est composé des représentants des ministères, respectivement des Finances, du Commerce et des Transports. Le système de subventions est mis en œuvre dans notre pays, faut-il le souligner, depuis plusieurs années. Les prix du pain, du lait et de l'huile ne sont pas vendus sur le marché suivant leur coût réel. Le gouvernement intervient ainsi avec une aide financière. Cela étant, des observateurs très au fait des questions sociales et économiques ont évoqué avec insistance ces derniers mois la révision du dispositif des subventions de l'Etat dont profitent toutes les couches sociales, y compris les citoyens les plus riches. D'où l'idée d'une une cartographie des revenus des citoyens. L'objectif est d'identifier avec exactitude les ménages les plus nécessiteux qui ont réellement besoin de ces subventions, voire d'un soutien de l'Etat. Ainsi, ces subventions seront ciblées et iront directement aux véritables bénéficiaires. Si cette démarche était suivie de manière efficiente, le montant du budget dédié aux subventions sociales connaîtrait une nette baisse. Mais d'emblée, la mission ne semble pas de tout repos.