L'Etat songerait à revoir sa politique de subvention des produits de large consommation à cause de la crise alimentaire mondiale et de la chute des prix du pétrole dans les cours mondiaux. Une colossale enveloppe estimée à 300 milliards de dinars est consacrée annuellement au soutien des produits de large consommation, dont 160 à 170 milliards de dinars consacrés au lait et au blé et 100 milliards DA au soutien de la production agricole et 2,6 milliards DA pour le soutien des prix à l'importation de l'huile alimentaire, selon les chiffres officiels. La crise économique mondiale qui s'est accentuée depuis 2010, en touchant plusieurs pays européens et les Etats-Unis, ne semblait pas, au départ, touché l'Algérie, qui s'est appuyée sur ses revenus pétroliers pour stabiliser son économie nationale. Mais suite à la chute successive du prix du pétrole sur le marché mondial, l'Algérie a soulevé l'hypothèse de revoir sa politique de subvention des produits de large consommation. Les déclarations du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui s'est exprimé sur les ondes de la radio nationale, Chaîne I, samedi soir, et celles faites récemment par le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaissa, sur les conséquences de la chute des prix du pétrole de la crise économique mondiale reflètent la volonté de l'Etat de revoir la subvention de certains produits de large consommation, ou de passer à la subvention ciblée. Le soutien des produits de base (lait, pain, huile de table et sucre), relève d'une volonté de protéger le pouvoir d'achat du consommateur et de participer à la politique nutritionnelle arrêtée par les pouvoirs publics depuis longtemps. Durant le mois de janvier, 2,6 milliards DA ont été consacrés à la compensation des prix à l'importation de l'huile brute de soja dans le cadre du dispositif de stabilisation des prix de l'huile alimentaire et du sucre blanc. Ce dispositif, qui a permis de préserver les revenus des citoyens et de stabiliser le marché de ces deux produits alimentaires de base, a engendré une compensation des prix à l'importation de l'huile brute de soja. Ces deux dernières années, le ministère du Commerce a mis en œuvre un système de stabilisation des prix de l'huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc décidé par l'Etat à travers le décret exécutif n°11-108 du 6 mars 2011. Ce décret a fixé les prix plafonds en TTC, des bidons d'huile ordinaire raffinée de 5 litres, 2 litres et 1 litre respectivement à 600 DA, 250 DA et 125 DA, alors que les prix du kilogramme de sucre blanc vendu en vrac et préemballé sont fixés respectivement à 90 DA et 95 DA.